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de la grande comédienne. Ce que cache d’habiletés et de profondeurs le rôle nouveau qu’on se donne, le Dieu des Juifs seul le sait, et le Théâtre-Français pourra l’apprendre bientôt.

Après six semaines de repos, qui ont été utilement employées à l’éclaircissement de certains points litigieux entre le gouvernement et la direction, l’Opéra a rouvert ses portes. Le chef-d’œuvre de Donizetti, Lucie, Mlle Carlotta Grisi et le charmant ballet du Diable à Quatre ont fait les frais de l’inauguration de la saison d’hiver, qui semble se présenter sous des auspices plus favorables. Indépendamment d’un nouveau ballet féerique et d’un petit opéra en deux actes de las composition de M. Adam, qui seront donnés avant la fin de ce mois, l’administration prépare la mise en scène d’un grand ouvrage en cinq actes de MM. Scribe et Auber. L’illustre auteur de la Muette, du Domino noir et de tant de chefs-d’œuvre remplis de grace et de fine gaieté voudrait terminer sa brillante carrière par une inspiration suprême d’un genre tout-à-fait nouveau. L’enfant prodigue, tel est le titre du grand opéra dont M. Auber achève d’écrire la partition, et qui sera, sans aucun doute, l’évènement musical de la saison.

Le théâtre de l’Opéra-Comique fait aussi de grands préparatifs pour la saison qui va s’ouvrir. La Reine des Fleurs, opéra en trois actes de M. Halévy, sera représentée dans une quinzaine de jours. Après l’opéra de M. Halévy, on promet un ouvrage de M. Grisar, le musicien spirituel et heureusement doué, à qui l’on doit l’Eau merveilleuse et Gilles le Ravisseur.

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V. de Mars.