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LE
LENDEMAIN DE LA VICTOIRE.
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(La scène se passe en Europe.)
PROLOGUE.
GALUCHET, un paquet de journaux à la main.

La Lanterne sociale ! Voilà la Lanterne ! Demandez la Lanterne ! Éclairez-vous, échauffez-vous, allumez-vous, ça ne coûte qu’un sou ! Voilà les nouvelles de Chine et d’Angleterre ! Voilà la grande trahison du gouvernement et l’oppression des patriotes ! La Lanterne ! Demandez, demandez, demandez la Lanterne !

(On se rassemble.)
CHENU.

Va, va, petit, pousse ! il n’y a pas de mouchards !

GALUCHET.

Je te parie que je fonde un rassemblement.

CHENU.

Combien paries-tu ?

GALUCHET.

Du bleu à discrétion.

CHENU.

C’est dit.

GALUCHET.

Citoyens, nous sommes ici tous frères, on peut parler ; et quand même il faudrait aller en prison, ce n’est pas cela qui me ferait rentrer dans le ventre ce que j’ai à vous dire pour la cause de la patrie et de l’humanité.

(La foule grossit.)
UN BOURGEOIS.

C’est un club en plein vent ; cela n’est point permis. On ne devrait pas écouter.