Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 3.djvu/374

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Welcker, Roemer, Scheller, Schreiner, Tellkampf, Wigard, de Soiron, Waitz, Wippermann, Mittermaier, Schüler et Simon (de Breslau). Ce comité fut peu à peu modifié par des circonstances diverses. M. Henri de Gagern, constamment réélu président de l’assemblée, fut obligé de donner sa démission. MM. de Beckerath, Robert Mohl, Bassermann et Max de Gagern étant entrés, les deux premiers en qualité de ministres, les deux autres comme sous-secrétaires d’état, dans l’administration du vicaire de l’empire, furent enlevés au comité. Le comité perdit aussi M. d’Andryan, qui accepta les fonctions d’ambassadeur à Londres, et M. le prince Lichnowsky, dont nous avons raconté l’horrible assassinat dans la soirée du 18 septembre. Encore quelques jours, et le représentant le plus distingué de la gauche, M. Robert Blum, allait être fusillé à Vienne. Ces huit députés furent remplacés tour à tour par MM. Gülich, de Lasaulx, Riesser, de Rothenhan, de Sommaruga, Zell, Briegleb et Compes. Il restait enfin une dernière place à donner, celle de M. Paul Pfizer, qu’une maladie opiniâtre tenait éloigné du parlement.

Les différens pays de l’Allemagne étaient assez exactement représentés dans cette commission, au moins pour le nombre des états, sinon pour leur importance réciproque. La Prusse avait sept voix, l’empire d’Autriche n’en avait que trois, et le royaume de Hanovre ainsi que le duché de Bade étaient sur le même rang que la monarchie des Habsbourg. La Bavière avait deux représentans, puis venaient les royaumes de Saxe et de Wurtemberg, la Hesse électorale, les duchés de Schleswig, de Holstein, de Lauenbourg, le duché de Brunswick, le duché de Nassau, le duché de Weimar et le duché de Cobourg, ayant une voix chacun. Quant aux partis politiques, la commission était une fidèle image de l’assemblée ; la droite et la gauche n’y avaient qu’une bien faible influence, et la majorité, une majorité de vingt voix environ, appartenait aux différentes fractions du centre, à ce grand et nombreux parti qui, dévoué à l’ordre, se passionnait avant tout pour la cause de l’unité allemande. M. de Lasaulx était presque seul pour y défendre les prétentions ultramontaines ; les opinions purement politiques de la droite n’avaient pour défenseurs, avec M. de Lasaulx, que M. de Muhlefeld, M. Detmold et le baron de Rothenhan. La gauche était plus faible encore ; M. Wigard, après la mort de M. Robert Blum, était le seul soutien de son parti, et tout au plus pouvait-il compter dans certaines questions de détail, sur le concours de M. Schüler (d’Iéna) et de M. Simon (de Breslau). Au contraire, voyez les chefs de la majorité : ce sont les représentans par excellence de ce parti des professeurs qui veut construire l’empire d’Allemagne d’après le plan orgueilleux de ses systèmes. C’est d’abord M. Dahlmann, le professeur de Copenhague, de Kiel, de Goettingue et de Bonn, le patriote passionné