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Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 3.djvu/539

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REVUE. — CHRONIQUE.

au profit des domaines royaux sur les terres défrichées après la promulgation de la loi ; l’autre, présentée par M. Thorbecke, impose à l’administrateur des domaines l’obligation d’en faire connaître le produit dans son rapport annuel. 31 voix contre 30 ont fait passer la première proposition ; 35 voix contre 25 ont adopté la seconde. En général, le ministère et la chambre s’accusent réciproquement d’irrésolution, de lenteur, et ces reproches commencent à trouver de l’écho dans le public. En bonne justice pourtant, si la mort du roi, si quelques incidens ministériels ont ralenti les travaux du parlement, ce n’est la faute de personne. Il faut en prendre son parti ; quelque dépense d’activité qu’on fasse, la session actuelle, qui finira en septembre, ne pourra jamais être considérée que comme une session de transition.

Les nouvelles de Bali font une heureuse diversion, pour la Hollande, aux petites difficultés de sa politique intérieure. Ces nouvelles sont des plus satisfaisantes. Les résultats de la victoire de Djaga-Raga sont considérables. Après la prise de cette ville, la population de Béliling s’est soumise au pouvoir néerlandais, a chassé le prince récalcitrant, et s’est mise provisoirement sous la conduite d’une administration choisie par elle. Le pays de Djembrana, situé à l’extrémité occidentale de Bali, vis-à-vis la côte de Java, s’est soumis également, et demande un nouveau prince. Le prince de Banglie, un des chefs dépouillés par le souverain de Béliling, a été remis en possession de son domaine. Plusieurs villages du pays de Karang-Assem ont reconnu également ce nouveau souverain, tandis que le chef rebelle de Karang-Assem succombait, assailli par ses propres sujets. Quant au prince de Béliling, il s’est enfui dans les montagnes avec son premier ministre ou Goesti Djilantieh, principal instigateur de la guerre. Partout les populations se soumettent, et, au lieu d’une campagne, le général Michiels se trouve n’avoir à continuer qu’une marche victorieuse. Aussi peut-on espérer que, d’ici à peu de jours, la Hollande recevra la nouvelle de l’heureuse et définitive conclusion de l’affaire de Bali.



Au directeur de la Revue des Deux Mondes.


Monsieur,

Le numéro de la Revue des Deux Mondes du 15 de ce mois contient un article de M. Eugène Forcade ayant pour titre l’Historien et le héros de la Révolution de février.

J’ai lu dans cet article un paragraphe qui me concerne. Des faits auxquels j’ai pris part sont reproduits avec inexactitude. Il importe à la vérité qu’ils soient rectifiés sans retard.

L’honorable réputation du signataire de l’article, l’importance méritée de la Revue des Deux Mondes, m’imposent l’obligation de ne pas laisser sans réponse une erreur sans doute involontaire, mais qui est publiée sous cette double garantie.

J’arrive immédiatement au détail des faits.

Quand M. le maréchal Bugeaud prit, à trois heures du matin, le 24 février, le commandement supérieur des forces armées de Paris, les troupes de la garnison furent divisées en plusieurs colonnes à peu près d’égale force.