ROMAN CONTEMPORAIN
EN ANGLETERRE.
A take bt Currer Bell. – London, 1849, 3 vol., Smith Eider et C°.
Il y a juste un an que je rendais compte du début de l’auteur de Shirley, — de Jane Eyre. Je m’en souviens comme d’une bonne fortune littéraire. La lecture de Jane Eyre était le premier plaisir d’esprit que j’eusse goûté depuis cette laide révolution de février. J’aimais ce roman parce qu’on y sentait courir un souffle de jeunesse, de nouveauté, de franchise, et cette fraîcheur qui réjouit l’ame. Je l’aimais parce qu’il était écrit en haine de la fadeur, du joli de convention, de l’élégance énervée. Je l’aimais, malgré ses gaucheries, pour sa crânerie. Puis l’on porte un intérêt particulier à tout livre où l’auteur paie de sa personne. Jane Eyre s’annonçait comme une autobiographie ; mais l’auteur était inconnu. Qu’était ce Currer Bell ? Etait-il homme ou femme, un ou plusieurs ? C’est un homme, tranchaient les uns : une femme n’aurait pu tracer cette âpre et forte figure de Rochester. C’est une association d’écrivains, disaient les autres : il a