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LA
BANQUE DE FRANCE
ET LA

REPRISE DES PAIEMENS EN ESPÈCES.


Dans l’examen auquel je me suis livré du projet présenté à l’assemblée nationale par le ministre des finances[1], projet qui est devenu la loi du 6 août, je crois avoir gardé toute la réserve que comportait une discussion sérieuse et sincère. Les lecteurs de la Revue ont pu reconnaître que je craignais d’insister et de pousser à fond les argumens. Il s’agissait tout ensemble du crédit de la Banque de France et du crédit de l’état, et, même pour redresser une erreur, je n’aurais pas voulu ébranler une puissance. Les mêmes motifs me font regretter que la Banque, après avoir demandé, à ce qu’il semble, et obtenu la reprise de ses paiemens en espèces, appelle la controverse sur cette mesure, en s’efforçant d’en présenter l’apologie. Je ne suis pas l’adversaire de la Banque de France. On me permettra de rappeler, non pas certes pour en tirer vanité, mais afin de marquer, en ce qui me touche, le caractère de ce débat, que j’ai concouru, quelquefois avant que la Banque elle-même en comprît la nécessité, à tous les actes législatifs qui devaient avoir et qui ont eu jour effet de convertir un établissement resserré dans les limites de la capitale et de douze à quinze com-

  1. Voir le premier article dans la Revue des Deux Mondes du 15 août.