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LA GRAVURE


DEPUIS SON ORIGINE JUSQU'A NOS JOURS.




DEUXIEME PARTIE.[1]


LA GRAVURE EN EUROPE AUX DIX-SEPTIEME ET DIX-HUITIEME SIECLES.




I. – GRAVEURS DU SIECLE DE LOUIS XIV – NANTEUIL : l’Avocat de Hollande – EDELINCK : la Vierge de François Ier d’après RAPHAËL, PORTRAIT DE Philippe de Champagne. – GERARD AUDRAN : les Batailles d’Alexandre d’après LEBRUN ; Pyrrhus sauvé d’après POUSSIN.


Nous avons suivi la marche et les développemens successifs de l’art de la gravure depuis le moment où il commence à se révéler dans de timides essais jusqu’à celui où des progrès importuns ont été partout accomplis. Quelque brillante que soit cette première phase de l’art, elle ne comprend cependant que ses origines : l’époque que nous allons parcourir est celle de son entière efflorescence. On a vu que les écoles d’Italie et des Pays-Bas avaient, chacune dans un sens différent, étendu puissamment les ressources de la gravure ; mais ni l’une ni l’autre ne les avait épuisées. Les qualités de dessin et de style sembleraient portées à une perfection inimitable dans les œuvres de Marc-Antoine et de ses élèves, si l’on ne trouvait dans celles des maures du XVIIe siècle les exemples d’une perfection plus grande encore ; les estampes produites sous l’influence directe de Rubens ne furent les meilleurs modèles de la science du coloris et de l’effet que jusqu’au

  1. Voyez la livraison du 1er décembre.