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augmentant l’étendue des réservoirs naturels qu’offrent les lacs de cette région aux pluies et aux neiges, on peut, dans la partie occidentale de la chaîne, dériver à l’étiage 100 mètres cubes d’eau par seconde, qui suffiraient à arroser dans six départemens 130,000 hectares. L’exécution de cette belle entreprise coûterait 9 à 10 millions, et produirai chaque année un surcroît de revenu au moins égal pour les propriétaires riverains. Que le trésor en reçût pour sa part le huitième, et il retirerait encore un intérêt de plus de 12 pour 100 du capital consacré à une œuvre aussi utile.

Une partie de ce projet ne fût-ce qu’à titre d’essai, devrait trouver place ; en 1852, dans le budget des travaux extraordinaires. Il s’agirait de conduire les eaux de la vallée de la Neste, par une rigole, sur le plateau de Lannemezan, d’où l’on verserait à l’étiage deux mètres cubes par seconde dans le bassin du Gers, autant dans celui de la Bayse, et autant dans celui de la Save, en réservant un mètre cube pour l’arrosage même de ce plateau ; élevé de six cents mètres au-dessus du niveau de l’Océan. Ces travaux ne coûteraient pas 1 million, et seraient répartis sur deux exercices. On pourrait encore, avec une dépense supplémentaire de 3 à 400,000 francs, doubler la capacité des lacs qui dominent le cours des deux Nestes, afin de verser à l’étiage dans la Garonne huit mètres cubes de plus par seconde, qui alimenteraient plus tard le canal de Saint-Martory ; ce que l’on enlèverait à la puissance torrentielle et dévastatrice du fleuve dans le temps des crues viendrait ainsi, dans la saison sèche, se répandre, comme une rosée, sur des champs auxquels l’humidité et la chaleur heureusement combinées peuvent faire tout produire.

En résumé, la situation ne comporte pas de retranchemens sur l’évaluation des dépenses pour l’année 1852. Un accroissement est beaucoup plus probable. Avec les 17 à 18 millions de supplément que réclameront, dans le budget ordinaire de 1852, l’effectif militaire et les paquebots de la Méditerranée, avec les 5 à 6 millions qu’il devient utile d’ajouter aux dépenses extraordinaires, l’ensemble des dépenses s’élèvera, d’entrée de jeu à 1,472 millions.


III. - RECETTES.

Le revenu de l’état est évalué pour l’année 1852, à 1,382 millions, y compris les 79 millions de l’armortissement, qui sont un article purement fictif du budget des recettes. Pour toute ressource extraordinaire, on y voit figurer un remboursement de 4 millions à faire par la compagnie du Nord. L’évaluation des ressources ordinaires excède environ 11 millions celle qui avait été adoptée pour les recettes de l’année 1851. Voici des détails de cette comparaison :