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CABECILLAS Y GUERRILLEROS


SCÈNES DE LA VIE MILITAIRE AU MEXIQUE.




CRISTINO VERGARA.




I

Le Mexique compte peu de villes aussi charmantes que Jalapa et Tepic, toutes deux voisines de la mer et séparées par vingt lieues, l’une de l’Atlantique, l’autre du Pacifique. À Jalapa comme à Tepic, aux deux extrémités du grand plateau mexicain, on retrouve les mêmes masses d’ombre et de verdure, les mêmes jardins embaumés, la même température tour à tour fraîche ou tiède, suivant que la brise souffle des montagnes ou de l’Océan. On peut dire que Tepic est à San-Blas ce que Jalapa est à Vera-Cruz, une sorte de grande villa où les habitans des côtes viennent, au milieu des grenadiers et des orangers en fleurs, oublier un moment les labeurs et les soucis de leur vie journalière. J’avais quitté Jalapa depuis un an quand j’arrivai à Tepic, et, au terme de mon voyage, il me semblait être revenu à mon point de départ, tant est frappante la ressemblance de ces deux cités également favorisées par le climat, également placées, comme de fraîches oasis, entre les plaines brûlantes de la côte et les sommets glacés de la Sierra-Madre.

On se souvient peut-être que, parti de Mexico et me dirigeant vers San-Blas, j’avais fait rencontre, dans la plaine de Calderon, aux environs de Guadalajara, d’un ancien chef de guerrillas, excellent guide et