MONUMENS D’ATHÈNES
ET LES ÉTUDES ARCHÉOLOGIQUES EN GRÈCE.
II. — Organisation nouvelle et Statuts de la Société archéologique de Grèce, Athènes, imprimerie royale.
C’est sous une impression assez triste qu’il y a cinq ans à peine j’abordai pour la première fois en Grèce. Au moment de notre passage à Malte, l’hiver durait encore, et nous eûmes à essuyer plus d’une tourmente avant d’atteindre le Pirée. C’est en vain qu’après avoir péniblement doublé le terrible cap Malée, nous avions longé d’assez près les terres ; une brume épaisse nous avait caché jusqu’au dernier moment les montagnes et les rivages du Péloponèse, dont le dessin et le caractère nous eussent si bien initiés aux beautés du paysage grec. Le soir était venu quand notre paquebot se glissa à tâtons parmi les vaisseaux du Pirée. Le brouillard et l’heure avancée nous retinrent à bord encore une nuit. Au réveil le débarquement nous réservait de nouveaux mécomptes. Jamais plus beau pays ne fit plus sévère accueil à des voyageurs plus impatiens de l’admirer. Sur le rivage que balayait une bise piquante, quelques palikares erraient transis, la tête enfoncée dans le capuchon de leurs talagânis en poil de chèvre. Le Pirée, qui d’habitude bourdonne de mille bruits comme une ruche de vaillantes abeilles, s’allongeait morne et désert au-dessous des jaunes mamelons de Munichie. Je montai, le cœur serré, dans un fiacre ; je franchis cette