si elles pourraient encore de nos jours constituer des cadrans solaires. Après de savantes études, M. Palasca a publié un mémoire dont voici l’intéressante conclusion : — Bien que la tour ne soit plus exactement orientée, l’arrangement des lignes horaires prouve qu’à l’époque où elles furent tracées, les Athéniens divisaient le jour solaire en douze heures. Dans ce système, les heures n’avaient pas une durée invariable comme aujourd’hui, mais elles croissaient et décroissaient avec le jour lui-même selon les saisons. Égales entre elles pendant une même journée, dont elles représentaient la douzième partie, elles étaient plus longues en été, plus courtes en hiver. Le lever du soleil (douzième heure de la nuit) était le point de départ des heures du jour ; la sixième heure (notre midi) était marquée par le passage du soleil au méridien, tandis que la douzième heure correspondait au coucher de cet astre. Quelques aiguilles placées d’après les conclusions de M. Palasca indiquent les heures anciennes facilement réductibles en heures modernes.
Si le plus pur et le meilleur de l’architecture grecque est à Athènes, les provinces, de leur côté ; ont gardé de fortes et nombreuses traces du passage des siècles. Çà et là un tombeau, une acropole avec ses tours, des murailles cyclopéennes, des remparts rasés au niveau des chaumes ou des buissons, ici une porte, plus loin une colonne solitaire, rappellent poétiquement les lieux sacrés ou célèbres. Le soc et la bêche s’enhardissent chaque jour davantage autour de ces pierres vénérables. Une attention toujours vigilante peut seule les préserver des atteintes de la vie moderne, en indiquant à l’ignorance quelle est la limite où doit s’arrêter le sillon. La ruine fouillée ou contemplée par le savant, le pâtre s’y abrite encore, mais la respecte désormais. La société n’a rien négligé ni pour révéler aux hommes du désert ou des campagnes le prix des choses anciennes, ni pour en faciliter l’étude aux voyageurs ; elle est allée à Mycènes dégager la Porte-des-Lions et sonder, en vue de recherches ultérieures, la terre homérique où dorment les Atrides ; elle a mis à découvert les gradins si habilement disposés du théâtre d’Épidaure, ouvrage de Polyclète, et qui surpassait tous les autres par le choix des formes et la justesse des proportions. À Delphes, qui ne pouvait être oubliée, un premier examen du vallon a fait retrouver la grotte de la Pythonisse, le gymnase, le soubassement de deux temples et les murs renversés, mais presque complets d’un troisième, celui de Minerve-Pronœa, dont la restauration est projetée. Le patriotisme des Hellènes se propose aussi de replacer sur sa base le lion colossal de Chéronée, élevé à la mémoire du bataillon sacré qui mourut tout entier en combattant contre Philippe, et dont Pausanias dit avec une simplicité qui est de l’éloquence : « On s’est borné à mettre un lion sur leur tombeau en souvenir de leur courage ; mais on n’y a pas gravé d’épitaphe, parce que la fortune les avait trahis. »