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leur grandeur absolue est bien moindre qu’on ne l’avait supposé Jamais leur durée n’a dépassé un très petit nombre de secondes, deux trois ou quatre au plus.

Les étoiles filantes, qui, isolées, n’attirent point l’attention, les bolides, qui, isolés aussi, ne l’attirent que peu, ont maintes fois, par l’abondance et la continuité de leur apparition, frappé l’imagination des hommes, et les vieux chroniqueurs ont souvent inséré dans leurs, récits la mention de ces phénomènes singuliers, les présentant comme le signe de la colère céleste ou comme l’annonce de graves événemens. Aussi, quand cette question est enfin venue à l’ordre du jour, on s’est mis, pour l’élucider, à rechercher les notices qui se trouvent disséminées dans les historiens au sujet des météores. En 1837, M. Quételet eut l’idée de faire un catalogue des apparitions météoriques les plus remarquables, catalogue qu’il publia en 1839, et dont il donna une seconde édition en 1841. Dans cette seconde édition sont rapportées 192 apparitions. Le catalogue de M. Herrick, qui fut présenté à la Société de Philadelphie en 1840, comprend 39 chutes d’étoiles filantes depuis les temps les plus anciens jusqu’à nos jours. Celui de M. Chasles, présenté à la séance de l’Académie des Sciences, de Paris en 1831, se compose de 89 apparitions puisées dans les anciennes chroniques, depuis l’an 530 après Jésus-Christ jusqu’à l’année 1233 ; parmi ces apparitions, il y en a 67 d’étoiles filantes en masse, et 20 d’étoiles filantes isolées. En 1842, M. Perrey, professeur de physique à Dijon, releva dans les auteurs, depuis l’année 533 après Jésus-Christ jusqu’à l’année 1169, 36 apparitions météoriques. Mais il n’est aucun peuple qui ait donné autant d’attention à ce phénomène que les Chinois. M. Édouard Biot, qui consacrait principalement sa connaissance de la langue chinoise à l’élucidation des questions scientifiques, et qui a été enlevé, encore dans la force de l’âge, à ces études, a publié un catalogue général des étoiles filantes et des autres météores observés en Chine pendant vingt-quatre siècles, depuis le VIIe siècle avant Jésus-Christ jusqu’au milieu du XVIIe siècle de notre ère. Les observations depuis le vire siècle jusqu’à l’an 960, époque de l’avènement de la dynastie des Soung, formant la première partie du catalogue de M. Biot, sont extraites textuellement du livre 291 de Matouan-lin, célèbre auteur chinois de la fin du XIIIe siècle. Les observations suivantes, qui ont été faites sous la dynastie des Soung, et qui forment la seconde partie du même catalogue, ont été recueillies non pars dans Ma-touan-lin, mais bien dans les annales mêmes de la dynastie Soung, qui font partie de la grande collection des vingt-quatre historiens de la Chine. Pour les siècles suivans, M. Biot a consulté la continuation de Ma-touan-lin par des auteurs modernes et la section astronomique des annales des dynasties Youen et Ming ; dans la collection des vingt-