procurent l’existence à de nombreux ouvriers. Les notices consacrées à ces établissemens forment une partie des plus intéressantes du travail. Je regrette de n’en pouvoir indiquer ici que par quelques chiffres les résultats généraux :
Etablissemens publics et privilégiés | Importance | Nombre |
---|---|---|
Hôtel des monnaies | 86,467,718 fr. | 141 |
Manufacture des tabacs | 41,505,022 | 1,698 |
Boulangeries spéciales (armée, hôpitaux, prisons). | 4,883,273 | 207 |
Imprimerie nationale. | 3,106,456 | 764 |
Manufacture des Gobelins | 244,014 | 103 |
Filature des indigens | 5,887650,174 | |
Théâtres (26 entreprises en 1847) | 9,655,833 | 4,502 |
Entreprise des pompes funèbres | 1,948,535 | 546 |
Totaux | 148,461,025 fr. | 13,848 |
L’hôtel des monnaies, destiné à frapper des espèces, les théâtres et les pompes funèbres ne présentent pas le caractère des établissemens industriels qui consiste à produire des marchandises matérielles et échangeables. En laissant de côté ces entreprises, la production effective des établissemens privilégiés serait encore de 52 millions, qui, ajoutés aux résultats de l’industrie particulière, porteraient à 1,516 millions les fruits de l’activité parisienne.
Jusqu’en ces derniers temps, l’attention donnée au sort des ouvriers n’avait été considérée que comme un devoir d’humanité, devoir trop souvent méconnu. Les commotions qui ont ébranlé l’Europe ont appris enfin aux hommes d’état qu’il y avait là une affaire de salut public. On a senti que ceux qui ont pour unique ressource leur labeur quotidien, formant en définitive la majorité dans tous pays, leur aisance plus ou moins grande, leurs vœux, leurs préjugés, leurs sympathies, leurs mécontentemens plus ou moins légitimes, constituent une influence sourde, une force latente dont il faudra tenir compte à l’avenir dans la balance des grands intérêts politiques. C’est surtout au désir d’éclairer les questions de ce genre que l’enquête sur l’industrie parisienne doit son origine. A mon sens, cette partie du travail est celle qui laisse le plus à désirer. Les renseignemens paraissent surabondans; mais, reproduits toujours suivant la même formule, malgré la diversité des métiers, ils ne reflètent pas suffisamment la réalité : ils se présentent de manière à engourdir dans leur optimisme les personnes qui se contentent d’un examen superficiel.
Je n’accuse pas les auteurs de l’enquête. Dieu m’en garde! d’avoir obscurci les faits de parti pris; j’aime à répéter, au contraire, qu’ils ont apporté dans leurs investigations autant de sincérité que d’énergie persévérante. Je veux dire seulement que la méthode adoptée par excès de prudence, étant insuffisante, a donné des résultats qui manquent de clarté et de précision.
Attentive à prévenir l’agitation qu’aurait pu susciter un débat contradictoire, la chambre de commerce n’a consulté qu’une des parties intéressées. On a présenté tour à tour aux chefs de maison un bulletin imprimé, en les priant d’exprimer par un chiffre les salaires que gagnent par jour les diverses