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PROMENADE


EN AMERIQUE




NEW-YORK.[1]


Collection d’antiquités américaines — École de médecine — Grands travaux d’utilité publique — Société historique — M. Bancroft — Opéra — Curieuse tragédie sur Savonarola — De la littérature aux États-Unis — Sociétés de tempérance — Incure américaine — De la peinture aux États-Unis — Instruction publique — Démocratie.




26 septembre, New-York.

Je suis revenu directement de Cincinnati par Gleveland, le lac Ërié et Dunkirk. J’ai de nouveau traversé en chemin de fer d’immenses forêts dont l’étendue paraît encore plus grande, quand on songe à la rapidité avec laquelle on les parcourt. Aller comme la foudre pendant trente-six heures, presque sans voir autre chose que des arbres, parmi lesquels on découvre de loin en loin une ville, un village ou un défrichement, et recommencer le lendemain, cela donne l’idée de l’immensité. Du lac Érié à New-York, le chemin traverse le prolongement de la chaîne des Alleghanys ; des deux côtés du chemin, on voit des montagnes couvertes de forêts, des vallées remplies de forêts ; même dans les régions plus rapprochées de la partie anciennement cultivée des États-Unis, combien il y a encore de terrain à défricher et d’espace à peupler !

J’arrive à New-York un dimanche. La tristesse ordinaire du dimanche aux États-Unis est augmentée par un temps sombre et froid. Quelle différence de ce jour avec le jour éblouissant de mon arrivée ! C’est une autre saison, un autre ciel. Je suis souffrant, malade même. Dans cette disposition, j’apprends une nouvelle qui m’afflige profondément. Il y a de rudes momens dans la vie du voyageur

  1. Voyez les livraisons des 1er  et 15 janvier, et 1er  et 15 février.