avait dû, au XVIIe siècle, s’alarmer pour les droits et l’existence du parlement, aujourd’hui le parlement n’était plus menacé, au moins de la même manière; mais il ne s’ensuivait pas que la prérogative de la couronne ne fût pas à redouter, et n’eût point puisé dans des circonstances nouvelles une nouvelle manière d’altérer la constitution. La royauté, placée par la révolution dans l’impuissance de reprendre les vieilles luttes, avait été forcée d’entrer en partage d’influence, en communauté d’action avec les hommes ou les familles qui avaient vu en 1688 triompher leurs principes et leur cause. Le parti whig était devenu le parti gouvernemental et presque le gouvernement. Pendant plus d’un demi-siècle la couronne était demeurée, sauf de courts intervalles, liée étroitement et comme solidaire avec les auteurs ou les représentans de la révolution. Sous Walpole, la cour et le ministère ne faisaient qu’un. Les Pelham avaient fini par en arriver au même point. Le roi George II s’était de bonne grâce, ou plutôt avec conviction, soumis à l’association; on peut dire qu’il était le roi des whigs. Cependant il naquit bientôt une secte de courtisans qui appelèrent cette association politique un assujettissement. Ou commença à dire que la royauté était subjuguée par une aristocratie. Les tories, d’anciens tories, ne manquèrent pas de répéter le reproche, attestant ainsi leur vieille aversion pour la dynastie comme jacobites, leur zèle pour la royauté comme cavaliers, dénonçant l’une comme faible, plaignant l’autre comme opprimée. Jusque dans le parti populaire il s’était rencontré des mécontens qui, par tactique ou par haine, avaient tenu un langage analogue. Il n’est pas sans exemple, même en Angleterre, que la minorité essaie de grandir le pouvoir exécutif contre la majorité, et une opposition, pour si peu qu’elle soit démocratique, n’est pas incapable de chercher contre le parti qui gouverne l’alliance de l’absolutisme. Cela s’est vu plus d’une fois depuis l’époque où Burke écrivait, même aujourd’hui le haut torisme ne s’interdit pas de spéculer sur cette faiblesse des partis populaires, et le brillant et insidieux écrivain qui en est devenu dans ce moment le plus véhément orateur a plus d’une fois accusé le gouvernement anglais de n’être qu’une copie de l’aristocratie vénitienne, espérant convier par là la démocratie à se jeter dans les bras de la monarchie administrative. Puisse ce conseil de Sinon n’être jamais écouté !
Au vrai, les cours seules sont le sol naturel de cette dangereuse politique, et sous le règne du second roi de la maison d’Hanovre, c’est dans la petite cour de la princesse de Galles que se forma une coterie qui ne rêvait pas moins que de pervertir la constitution britannique. Tant que le prince avait vécu, il avait intrigué et souvent avec l’opposition. Sa veuve continua religieusement de faire de