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PROMENADE


EN AMÉRIOUE





LA NOUVELLE ANGLETERRE ET LA NOUVELLE FRANCE.[1]


FÊTES POPULAIRES A BOSTON. — LES OUVRIÈRES DE LOWELL. — PORTRAIT DE M. WEBSTER. — LA JEUNE FILLE SOURDE, MUETTE ET AVEUGLE. — MONTRÉAL. — LA FRANCE AU BOUT DU MONDE. — QUÉBEC. — WOLFE ET MOSTCALM. — LE CANADA ET L’ANGLETEPRE. — DINER POLITIQUE.




Un heureux hasard m’a amené à Boston au moment où vont avoir lieu de grandes solennités populaires qui dureront trois jours. Les trois journées de Boston seront célébrées en l’honneur d’une révolution, mais d’une révolution toute pacifique. Il s’agit de fêter l’ouverture d’une ligne de chemin de fer qu’on vient d’établir entre les États-Unis et le Canada. Le gouverneur, lord Elgin, va venir à Boston, où doit se rendre de son côté le président des États-Unis. Toute la ville est en émoi. L’affluence des visiteurs est considérable. Les hôtels sont tellement encombrés, qu’on m’a menacé de me forcer à partager ma chambre avec un autre voyageur. Ce qui est parfaitement américain, c’est que le maître de l’hôtel où j’habite, et où doivent descendre M. Fillmore et lord Elgin, s’est bien gardé, en m’annonçant cette détermination, de m’en expliquer le motif. Sans daigner m’apprendre ce qui causait cette mesure extraordinaire, il s’est borné à me répéter qu’il me donnerait un compagnon de chambre; cependant, grâce à des protections puissantes, j’ai obtenu que ce désagrément me serait épargné.

  1. Voyez la livraison du 1er janvier 1833.