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Page:Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 1.djvu/352

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SOUVENIRS


DE LA


SORBONNE EN 1825.





DÉMOSTHÈNES ET LE GÉNÉRAL FOY.




….. Nil-ne salit lævâ sub parte mamillæ ?

(PERS. In Satir.)


Dans le temps où, un peu reposée de l’empire, la France avait, depuis quelques années, retrouvé deux tribunes politiques et des hommes de cœur et de talent pour y monter, un de ces hommes, le plus populaire peut-être et certainement le plus agréable à l’esprit français par l’origine de sa renommée, les souvenirs de sa vie, la grâce loyale de son langage et tout son aspect militaire et spirituel, le général Foy, étant un jour apparemment fort de loisir, sans séance de la chambre, sans réunion dans les bureaux, avait pris la route du quartier latin. Il venait assister au cours vulgairement appelé d’éloquence française, qui se faisait dès lors à la Sorbonne, et qui attirait grande affluence, surtout pendant l’interruption temporaire d’un célèbre enseignement de philosophie ancienne, que récemment, pour plus de sûreté, on a supprimé tout à fait.

La leçon commençait à peine dans cet amphithéâtre du concours général, dont les deux grandes tribunes étaient ouvertes et remplies jusqu’au faîte, comme la salle. Soudainement un immense cri est répété, coup sur coup : Place au général Foy! vive le général Foy! La