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REVUE DES DEUX MONDES.

Nous ne nous étendrons pas sur ce qui a été fait dans cette branche de l’astronomie : pour ce qui regarde la scintillation des étoiles expliquée par M. Arago, d’après sa théorie et ses observations sur les étoiles variables ainsi que sur bien d’autres récentes découvertes d’astronomie stellaire, les savantes et claires notices scientifiques insérées par l’illustre académicien dans l’Annuaire du Bureau des Longitudes n’ont laissé rien à dire. Dans ces notices, on reconnaît l’expérience d’un observateur consommé aidé de la science d’un mathématicien de l’école de Laplace et de connaissances complètes dans la science de la lumière, qui lui doit de son côté ses plus admirables progrès. Dans toutes les branches de la science des étoiles en un mot, l’année 1852 a continué partout l’activité des années précédentes.

En descendant des étoiles à notre soleil par un pas qui, comme nous l’avons déjà dit, n’est pas moindre que deux cent mille fois la distance de la terre au soleil, laquelle surpasse elle-même 150 millions de kilomètres, nous voilà dans la région des planètes entre lesquelles nous comptons notre terre. Les anciens, qui mettaient à tort le soleil et la lune au rang des planètes, en comptaient sept ; nous en connaissons maintenant, ou pour mieux dire aujourd’hui, trente et une. Je dis aujourd’hui et au moment où j’écris[1], car, quoique la dernière découverte date du 15 décembre 1852, il est possible que cette année, féconde en planètes (elle nous en a révélé huit), nous en donne encore une avant le 1er janvier 1853. On peut grouper commodément ces trente et une planètes, en remarquant qu’à partir du soleil quatre planètes de grosseur moyenne, Mercure, Vénus, la Terre, ou si l’on veut Cybèle, et Mars, circulent autour de cet astre central et dans son voisinage, tandis qu’aux limites du domaine du soleil quatre grosses planètes, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune, se meuvent dans d’immenses orbites ; la dernière même est trente fois plus éloignée du soleil que ne l’est Cybèle. Entre ces deux groupes, c’est-à-dire entre Jupiter, le moins éloigné du soleil dans le groupe des grosses planètes, et Mars, la plus distante du soleil parmi les planètes moyennes voisines du soleil, sont venues se grouper vingt-trois petites planètes formant une sorte de volée de très petites planètes peu distantes les unes des autres, et occupant l’espace qui sépare l’orbite de Mars de celle de Jupiter. Voici les noms et les dates de découverte de ces vingt-trois petits corps célestes, avec les noms des astronomes à qui nous les devons ; on y voit que l’année 1852 nous a donné huit de ces corps célestes :

1801.
Cérès
Piazzi
Palerme.
1802.
Pallas
Olbers I
Brême.
1804.
Junon
Harding
Lilienthal.
1807.
Vesta
Olbers II
Brême.
1845.
Astrée
Hencke I
Driesen.
1847.
Hébé
Hencke II
Driesen.
1847.
Iris
Hind I
Londres.
1847.
Flore
Hind II
Londres.
1848.
Métis
Graham
Markree (Irlande).
1850.
Hygie
Gasparis I
Naples.
1850.
Parthénope
Gasparis II
Naples.
  1. 25 décembre 1852.