DE
L’ANGLETERRE ET DES ÉTATS-UNIS.
ET DANS L’AMÉRIQUE CENTRALE.
L’un des traits les plus remarquables de l’histoire du monde depuis un siècle, c’est rabaissement progressif ou du moins le retardement de tous les peuples de race latine ou de religion catholique compare au développement extraordinaire, à l’ascendant certain qu’a pris la race anglo-saxonne. Que sont devenus et l’Espagne et le Portugal, et la Hongrie, et la malheureuse Pologne, et la triste Italie, et la déplorable Irlande ? Tous ces états sont amoindris ; pour tous, la richesse et le crédit comparatif dont ils jouissaient, le degré de considération et d’importance qu’ils occupaient dans la grande famille, sont douloureusement abaissés. Seule entre les nations qui sont ses sœurs par le sang ou par la religion, la France reste encore debout comme puissance du premier ordre : sans doute, elle aussi, elle a perdu d’immenses possessions et de riches colonies, sans doute elle a vu disparaître la prépondérance fugitive que Dupleix lui conquit pour un moment dans l’Inde ; mais, malgré des revers inouïs, malgré des catastrophes sans nombre, et dans lesquelles il semblait qu’elle dût succomber sans espoir de retour, elle