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par les américains n’a pas été aussi scrupuleusement respecté que chez nous, et que même, pour retarder une nouvelle politique, on a quelquefois rompu les communications.


Il y a un grand nombre de systèmes brevetés en Angleterre, en Allemagne et en Amérique, qui offrent des analogies avec ceux de Bain et de Morse. Dans le système de House, 150 ou 200 lettres peuvent être imprimées, dit-on, en une minute. Telle est aussi la rapidité étonnante avec laquelle nos employés télégraphiques exercés transmettent et lisent les signaux de Paris à Marseille. Cette rapidité, — à peu près égale à celle des indications d’un sourd-muet qui, promenant une pointe sur un alphabet écrit circulairement, indiquerait à un sien confrère les lettres qui doivent composer un discours, — dépasse de beaucoup l’aptitude ordinaire de rapide conception d’un témoin quelconque, et notamment la mienne.

On affirme que le système dit House peut transmettre plus de lettres par minute qu’aucun autre système ; mais il y a ici, comme pour la méthode accélérée de Bain, qui dépose sur un papier chimique un millier de lettres par minute, une circonstance grave à mentionner : c’est le temps qu’il faut pour préparer la dépêche, ce qui établit une compensation, Je ne puis m’empêcher de remarquer que l’essai fait en France du système de Bain, essai fait par lui-même sur la ligne de Paris à Tours, n’a pas été heureux. Dans le travail ordinaire, on transmet en Amérique 70 à 100 lettres par minute, à peu près comme en France, quoique avec un peu moins de sûreté, parce que les dépêches en chiffres diplomatiques n’admettent pas l’utile contrôle de l’intelligence du lecteur télégraphique. Dans un jour seul de l’été de 1852, la ligne de Bain