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SOUVENIRS D'UNE STATION


DANS


LES MERS DE LINDO-CHINE.




LE ROI GEORGE, L'EMPEREUR Y-SHING ET LA REINE POMARE.[1]




I

Du moment que la colonie de Macao n’avait plus à redouter les attaques des troupes du Céleste Empire, notre présence sur les côtes méridionales de la Chine cessait d’être indispensable. Sur la foi de promesses avidement accueillies, nous avions pendant quelque temps nourri l’espoir que les premiers jours de l’année 1850 verraient la Bayonnaise tourner sa proue du côté de l’Europe ; mais cette espérance n’avait été qu’un mirage trompeur. Les dernières nouvelles que nous avait apportées le paquebot du mois de décembre 1849 nous rendaient toutes nos incertitudes, et la France n’avait jamais été plus loin de nous. Il fallait cependant quitter Macao : c’était le seul moyen de tromper notre impatience et de mettre à profit pour notre instruction des délais dont nous avions hâte de voir le terme. L’heureux accord qui n’avait cessé de régner depuis trois ans entre la légation de France et la station navale, que composait à elle seule la Bayonnaise, avait assuré l’indépendance de nos mouvemens.

  1. Voyez la livraison du 1er mai.