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HOMES OF AMERICAN AUTHORS[1]. - Ce brillant volume contient des notices sur dix-sept auteurs célèbres des États-Unis, la description de leurs demeures et des paysages au sein desquels ils vivent. Un volume, qui paraîtra prochainement, complétera cette Intéressante série de biographies descriptives. Des gravures d’après des dessins esquissés sur les lieux mêmes, à deux ou trois exceptions près, reproduisent les charmantes demeures des auteurs américains, avec les sites et les paysages environnans. Les portraits des écrivains sont malheureusement trop peu nombreux, et nous faisons des vœux pour qu’au volume suivant ou à une seconde édition de cet ouvrage, le portrait de chaque auteur accompagne sa biographie. Puisqu’on nous montre les palais et les ermitages, qu’on nous montre donc en même temps les grands seigneurs et les solitaires qui les habitent. Une collection de portraits compléterait l’intérêt du livre et en ferait un des documens les plus précieux qu’on pût se procurer à l’avenir pour l’histoire littéraire contemporaine de l’Amérique,. Ceux que contient ce volume nous font vivement regretter qu’ils ne soient pas plus nombreux. La dignité calme de M. Everett, la physionomie charmante et heureuse de M. Washington Irving, vraie physionomie de dilettante, où respire la volupté intellectuelle, le désir d’admirer ; la figure un peu sombre, triste, presque mystérieuse de M. Hawthorne, expliquent parfaitement la nature du tatent de ces écrivains. Les demeures des écrivains américains sont réellement des plus agréables, et méritaient bien d’être reproduites à côté des portraits de leurs propriétaires. Ces demeures, à l’exception d’une ou deux, de celle de M. Irving, qui a un caractère oriental où se révèle bien l’admirateur de l’Alhambra et de l’Espagne, et de celle de Fenimore Cooper, qui a un faux air de bâtisse romaine, ont toutes le même caractère, une élégance et un bon goût rustique : on dirait les demeures de héros d’idylles, ou, mieux encore, de fermiers lettrés et artistes. Les notices, rédigées par des écrivains célèbres eux-mêmes, parmi lesquels nous citerons MM. Curtis, Bryant, Rufus Griswold, amis et collègues des auteurs dont ils nous entretiennent, sont faites avec talent et contiennent des détails intéressans et quelquefois précieux. C’est un livre qu’il y aura lieu de rappeler plus d’une fois, quand on parlera de la littérature de l’Amérique ; bornons-nous pour aujourd’hui à féliciter les auteurs américains d’être si bien logés.


E. MONTEGUT.


V. DE MARS.

  1. Un vol. in-8o ; New-York, George Putnam, 1853.