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comètes de Encke, de Biela et de Faye. En y joignant la comète de Halley, dont la période est de soixante-dix-sept ans, et qui a plusieurs fois mêlé son histoire à celle de l’humanité, ce sont quatre comètes conquises et assurées par la science. La comète de M. Faye, découverte par cet astronome en 1843 à l’observatoire de Paris et revue au commencement de 1851, a présenté une obéissance si ponctuelle aux lois du calcul, que, suivant M. Hind, elle ne s’est pas écartée d’une heure du moment où son retour dans le voisinage du soleil avait été prédit par M. Le Verrier. Sans doute d’ici à peu d’années on sera fixé sur la nature de l’orbite de neuf à dix autres comètes, dont on peut voir la liste dans l’admirable ouvrage de M. Hind, et dont le retour est présumé d’une manière plus ou moins probable. De 1856 à 1860, nous saurons encore à quoi nous en tenir sur la grande comète qui hâta l’abdication de Charles-Quint, et qui met trois cents ans dans sa révolution solaire; mais, je le répète, jusqu’à nouveau progrès, les seules comètes de Halley, de Encke, de Biela et de Faye sont acquises irrévocablement au domaine du soleil. D’autres comètes de soixante-quinze ans ou environ, de trois mille ans, ou même de cent mille ans, comme la comète de M. Mauvais, calculée par M. Plantamour, sont réservées aux observateurs futurs.

Il est un grand nombre de comètes qui se meuvent dans des courbes à branches infinies, savoir des paraboles et même des hyperboles. Celles-ci, venant vers notre soleil des profondeurs de l’espace indéfini, y rentrent ensuite et arrondissent légèrement leur marche autour de tous les soleils dans la proximité desquels elles viennent à passer, jusqu’à ce qu’enfin elles arrivent si juste en face d’un de ces puissans amas de matière, qu’elles s’y incorporent en les abordant de front. Là se terminent leurs excursions vagabondes. Il va sans dire, en dépit de la cosmogonie de Buffon, que l’étoile heurtée par la comète n’est pas plus ébranlée que ne le serait la grande pyramide d’Egypte par le choc d’une sauterelle poussée par le vent du désert. Ainsi donc on peut dire que les comètes, si peu dignes d’attention par la petitesse inimaginable de leur masse, servent de moyen de communication entre les étoiles et notre système, et que telle comète qui vient s’imprégner des feux ardens de notre soleil dont elle rase la surface, comme l’ont fait les comètes de 1680 et de 1843, a subi ou a pu subir préalablement la même influence de Sirius, de Canopus ou de la brillante étoile Toliman du Centaure, ces trois rois de la voûte céleste. Ce qu’il y a d’incontestable, c’est que ces astres, pour le plus grand nombre, s’éloignent sans retour de notre soleil, d’où l’on tire la conséquence non moins sûre qu’ils arrivaient de régions situées bien au-delà de ce qu’on peut appeler le domaine de cet astre.

En résumé, la partie du Cosmos consacrée à la description du ciel