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Page:Revue des Deux Mondes - 1854 - tome 5.djvu/955

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toutes pièces, comme chanfrain de fer, flancars et crouppière de fer, et un chanfrain attourné de fer.

« Item, que pour lesdits quatre chevaux, vous soyez pourveu de les pouvoir armer de toutes pièces d’acier, et de bardes de cuir, et de caparaçon de mailles, et les resnes couvertes de lames, et de les mettre en point comme si vouliez entrer en cour d’une bataille, et vous en pouvoir aider avec telles armes que vous pourriez combattre en jouste.

« Item, vous pourvoirez, pour vous armer, de toutes les pièces qu’il faut pour armer un homme d’armes, avec pièces doubles et simples de jouste et sans jouste.

« Item, vous pourvoirez d’un harnais à la légère de toutes pièces.

« Item, vous pourvoirez de toutes sortes d’armes de mailles qui se peuvent porter.

« Item, vous pourvoirez d’un escu et d’une salade à la génetaire.

« Item, vous pourvoirez d’une targue à l’albanaise, et de boucliers et targues de toutes sortes que l’on se puisse aider à pied ou à cheval.

« Item, vous pourvoirez de toutes sortes de gants de fer, de maille, de lames d’acier, tant des doigts comme du demeurant de la main, de prise et sans prise.

« Item, vous pourvoirez de vos armes, vous et vos chevaux, de toutes sortes et façons qu’il est possible s’armer et user, et accoustumées en guerre, en jouste, en débat et en champ clos.

« Plus des armes qui ne sont accoustumées en guerre, en jouste, en combat et en camp clos, je les portera y pour vous et pour moy, me réservant tousjours d’accroistre ou diminuer, de clouer ou desclouer, oster ou mestre dedans le camp, à mon plaisir, ou de me mettre en chemise, ou plus ou moins, selon qu’il me semblera.

« Fait à Paris le seiziesme jour de juin mil cinq cens quarante-sept.

« GUY CHABOT. »

Angoulème[1] se transporta au domicile de Vivonne, où il rédigea ce procès-verbal :

« Aujourd’huy seiziesme de juin mil cinq cens quarante-sept, estant en la ville de Paris, à la requeste de Guy Chabot, sieur de Monlieu, je Engoulesme, héraut d’armes du roy, me suis transporté pardevers et à la personne de François de Vivonne, sieur de La Chasteneraye, lequel j’ay trouvé en la rue Saint-Antoine, logé en la maison de Simonne des Rües, veufve de Jean des Prez, valet de chambre en son vivant du deffunt roy, environ l’heure de sept heures du soir avant le soleil couché. Auquel j’ay baillé les articles signez dudit Chabot, dont copie est cy-dessus contenue et collationnée par moy à

  1. Les rois et hérauts d’armes portaient des noms de provinces ou de villes, tels que Guienne, Bretagne, Angoulème, etc. Les poursuivans d’armes, qui leur servaient d’aides de camp, portaient des noms « de gaillardise, de bonne rencontre ou de mots joyeux, comme Pleinchemin, Joli-Cœur, La Verdure, Claire-Voye, Ver-Luisant, Sans-Mentir, etc. » Le roi d’armes avait deux hérauts sous son commandement ; chacun de ceux-ci, deux poursuivans d’armes.