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UN MISSIONNAIRE


DE


LA CITE DE LONDRES





DU SAUVAGE DE LA CIVILISATION.


Notes and narratives of a six years. Mission principally among the Dens of London, by R. W. Vanderkiste, late London City missionary; London, James Nisbet, 1854.





M. Vanderkiste a été missionnaire de la Cité de Londres! Quelles pensées attristantes ne fait pas venir à l’esprit ce titre singulier de missionnaire dans la capitale du royaume-uni ! Y a-t-il donc au milieu de nous des contrées inconnues, des savanes inexplorées où n’ait jamais pénétré la civilisation ? Pour que ce titre de missionnaire de la Cité de Londres soit justifié, il faut nécessairement que nous ayons dans nos grandes villes des sauvages ou des païens; et si nous en avons, quelles sont leurs mœurs ? Ces mots the Dens of London (les repaires de Londres) le disent assez; encore ce terme de repaire est-il loin de rendre toute l’énergie du mot anglais den, qui est comme l’expression générique qui sert à désigner toutes les habitations maudites, depuis la caverne où se blottit la bête fauve jusqu’au bouge où se cache le voleur et jusqu’à la taverne où s’enivre le mendiant

Des missions ont été établies dans les contrées lointaines du monde pour prêcher l’Évangile à des sauvages qui ignorent le christianisme et la civilisation, mais qui ignorent aussi les maladies honteuses, la dépravation morale, la faim et l’extrême besoin. Leur corps robuste et sain est nu, il est vrai; mais cette nudité est décente et ornée de bizarres élégances. Leurs repas pendent aux branches de leurs forêts, leurs