loi sur la vente des biens du clergé. Il y a quelques jours, on s’en souvient, au milieu de la discussion de cette loi par le sénat, l’évêque de Casal, M. de Callabiana, venait faire la proposition de prélever sur les revenus des biens ecclésiastiques une somme de 900,000 francs, destinée à subvenir au traitement des curés de campagne, pour lesquels il n’y avait plus aucune allocation au budget de l’état. M. de Callabiana avait été conduit à faire cette proposition, parce qu’on avait donné comme une des raisons de la présentation de cette loi la nécessité de trouver des ressources pour parfaire le traitement du clergé inférieur. L’offre de l’évêque de Casal avait pour effet d’interrompre la discussion dans le sénat, afin de laisser au gouvernement le temps d’en délibérer. Le ministère ne pouvait se mettre d’accord, ou plutôt le roi voulait faire une tentative de conciliation que des hommes moins engagés pouvaient seuls conduire à une bonne fin, si elle était réalisable, — et alors le cabinet donnait sa démission. L’un de ses membres, le général Durando, restait chargé de former un ministère. La mission n’était pas des plus aisées. La première question à vider était de savoir au juste en quoi consistait la proposition de M. de Callabiana, et de connaître les moyens d’exécution. Quand on en est venu là, l’accord a paru impossible. Les conditions principales de cette proposition étaient que la loi sur les couvens serait retirée, que l’état abandonnerait le droit d’administration et d’usufruit des biens ecclésiastiques vacans, ce qui est un des privilèges de la couronne. Le général Durando n’a pu trouver un seul collègue qui voulût accepter le pouvoir pour traiter sur ces bases, et alors l’ancien cabinet est rentré au gouvernement. La discussion sur la loi des couvens a recommencé dans le sénat. Il a été adopté, sur la proposition de MM. Collegno et Desambrois, un amendement tendant à adoucir les effets actuels de la suppression des maisons religieuses. Les religieux pourront rester dans leurs maisons leur vie durant, et la suppression des couvens s’opérera à mesure des extinctions. Il n’en est pas moins regrettable que la dernière tentative de conciliation, dont le roi de Sardaigne avait noblement pris l’initiative, ait si tristement échoué. Dans l’intérêt même du système constitutionnel, le Piémont doit désirer que cette question soit enlevée aux passions révolutionnaires, pour lesquelles elle est une arme redoutable.
ch. de mazade.
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