LA SIBÉRIE
AU DIX-NEUVIÈME SIÈCLE
DEUXIÈME PARTIE.
LA SIBÉRIE MÉRIDIONALE ET LA SIBÉRIE DU NORD.
Il y a des publicistes allemands qui définissent ainsi les Français : un peuple ardent, généreux, spirituel, qui ne sait pas le premier mot de la géographie. J’ai indiqué, dans la première partie de ce travail[1], combien notre géographie courante est en défaut au sujet des Russo-Sibériens ; j’ai montré combien sont inexactes ou confuses les idées qu’éveille dans notre esprit le nom de ces contrées lointaines. La Russie a toujours recherché avec soin le prestige de l’inconnu ; ajoutez à ces voiles dont elle s’enveloppe les voiles de notre propre ignorance, vous ne serez pas étonné que la Sibérie soit un mystère. Les savans voyageurs dont nous avons suivi les traces nous ont révélé déjà plus d’un caractère de ces régions si mal connues ; continuons avec eux cette curieuse exploration : c’est surtout dans cette dernière période de notre voyage que nous aurons à rectifier bien des erreurs.
Nous confondons volontiers la Sibérie méridionale avec la Sibérie du nord ; M. Hansteen et M. Erman, M. Castrén et M. Hill, nous
- ↑ Voyez la livraison du 1er août.