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LA


RÉGENCE DE TRIPOLI





LES RÉSOLUTIONS DE LA RÉGENCE. — LES DEYS DE TRIPOLI, LES PACHAS TURCS ET LES CHEFS ARABES.





Malgré les sinistres prédictions qu’on ne lui ménage guère, la Turquie donne encore, même dans les pays où sa domination est le plus menacée, des preuves d’énergie et de vitalité dont il faut tenir compte. Sur les côtes de l’Afrique septentrionale, si elle a vu l’un des états barbaresques devenir l’Algérie française, et l’autre, Tunis, rester dans son indépendance de fait, elle a ressaisi le troisième, et ne néglige aucun effort pour y maintenir son autorité. Cet état, c’est celui de Tripoli, autrefois compté parmi les régences barbaresques et maintenant tombé au rang d’eyalet, ou simple province de l’empire ottoman. Raconter les vicissitudes qui ont accompagné un tel changement et qui ne semblent pas toucher à leur terme, ce serait jeter quelque lumière, nous le croyons, sur les graves difficultés que rencontre cet empire, même parmi les populations vouées à l’islamisme; ce serait montrer aussi dans quelle mesure il peut les combattre et les surmonter. L’histoire ne saurait cependant à elle seule offrir ici toutes les indications désirables : la description du pays doit précéder l’exposé des faits, et quelques détails sur sa situation actuelle, sur ses relations avec l’Europe d’une part, l’Afrique centrale de l’autre, serviront de conclusion naturelle au récit.