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Ration journalière du marin français Poids des alimens Quantités équivalentes d’azote Quantités équivalentes de carbone
Pain ou son équivalent en biscuit 730 grammes, ou en farine 735 1000 10,80 29,5
Viande fraîche, ou son équivalent en viande salèe et fèves 300 9 33
Pois, fèves, haricots ou riz[1], viande ou fromage 120 5 48
Beurre 15 grammes, et huile d’olive 6 grammes 21 0,12 14
Café, quantité extraite par l’infusion de 20 grammes 5 0,21 4
Sucre 25 « 10,3
Oseille 10 grammes, ou choucroute 20 grammes 10 0,04 1,6
Assaisonnemens (vinaigre, montante, poivre] 15 « «
Vin ou son équivalent du bière, eau-de-vie 460 0,04 19
Eau-de-vie 60 « 15
Sel marin 22 « «
Total de la ration (non compris l’eau potable ajoutée) 2038 25,21 539,9

La nouvelle ration alimentaire mise en pratique depuis cette époque s’est trouvée largement suffisante, on a même constaté que la dose de pain était sensiblement trop considérable d’un cinquième ; une partie chaque jour restait en excès sans être consommée. Il a donc fallu en revenir à la ration primitive de 750 grammes, plus conforme aux données de la science, et qui s’est trouvée pleinement confirmée par la pratique.

On voit, par cet exemple remarquable, que le régime alimentaire du marin français a réuni les meilleures conditions, d’après la théorie et l’expérience en grand, lorsque la ration alimentaire totale était composée de telle sorte en viandes et substances féculentes, qu’en définitive l’ensemble renfermât 365 grammes de carbone et 25 grammes 57 d’azote. La nature même des alimens indique d’ailleurs que les matières grasses et salines, utiles à une nutrition complète, s’y trouvaient naturellement comprises.

En citant comme exemple les régimes alimentaires des ouvriers grands travailleurs du nord et du midi de la France, je pourrais prouver que la dose de matière azotée congénère de la viande s’y trouve utilement portée à un cinquième ou un quart au-delà de la quantité contenue dans la ration du marin. La quantité excédante ne représentant que la consommation nécessitée par un travail plus rude et plus prolongé de chaque jour, on verrait en outre que les alimens farineux (pain ou pommes de terre) surabondent en général dans ces deux régions de la France, et fatiguent les organes

  1. Pour remplacer les 120 grammes de graine légumineuse (pois, fèves, haricots), il faudrait 360 grammes île riz. Il est vrai que dans ce dernier cas la substance féculente se trouverait en excès. Le véritable équivalent devrait se composer de 90 de riz, plus 100 grammes de viande ou de fromage.