II.
LEUR HISTOIRE. — RÉORGANISATION DES PROVINCES DANUBIENNES.
I. — l’histoire.
Nous avons parlé de la langue roumaine[1], voyons l’histoire.
Où était, il y a quelques années à peine, l’histoire des provinces danubiennes ? Dans quelles chroniques, dans quelles chartes la retrouver ? Sitôt que l’on faisait ces questions, on touchait à toutes les plaies de ces provinces, car on rencontrait une personnalité nationale, un peuple, qu’il était impossible de nier. À travers les chroniques polonaises, hongroises, russes, byzantines, turques, on démêlait la trace des Roumains comme on peut suivre le cours du Rhône, même quand il s’est perdu dans le lac de Genève ; mais les monumens indigènes, nationaux, qui déposaient de la vie de ce peuple, vous échappaient presque entièrement. Chez tous les autres, les historiens modernes s’appuient sur des chroniques, les chroniques sur des chartes, des diplômes, des pièces authentiques, témoins irrécusables des événemens qu’on raconte. Ici, rien de semblable. C’est une nation dont les titres, archives, diplômes, chroniques, ont été dispersés, détruits ou volés par ses envahisseurs. S’il existait quelque trace des titres de cette nation, il fallait les découvrir partout ailleurs que chez elle, dans les archives de Moscou, de Constantinople, de Vienne. Quant à son histoire proprement dite, ses ennemis seuls l’avaient écrite jusqu’ici. Elle se trouvait par lam-
- ↑ Dans la Revue du 15 janvier 1856.