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chances de variations prévues » pour acheter à bon marché, et six fois des chances inverses pour vendre cher et « ne pas négliger de recueillir des différences. » Si maintenant on consulte l’extrait du compte de profits et pertes de la société, on y peut lire le chiffre de bénéfices qu’ont produit ces différences. Les intérêts et bénéfices des placemens y figurent pour 3,618,555 francs 18 centimes. Si l’on es time à 5 pour 100 en moyenne l’intérêt des placemens, comme ils ont porté, pendant l’année 1853, sur une somme d’environ 30 millions, il y a à déduire de ces 3,600,000 fr. environ 1,600,000 fr., ce qui laisse une somme de 2 millions, montant des différences recueillies par le Crédit mobilier, comme bénéfice de ses opérations de bourse, pendant la première année de son existence.

En 1854, le Crédit mobilier avait réalisé tout son capital, et au 31 décembre 1854 les sommes employées en placemens fixes s’élevaient à 57,460,092 francs 94 centimes, ainsi divisées : rentes et actions, 25,246,467 fr. 4 c. ; obligations, 32,213,625 fr. 90 c. Nous avons vu qu’au 31 décembre il existait dans le portefeuille une somme en valeurs d’un peu plus de 37 millions ; en y ajoutant 126,869,322 francs 83 centimes, montant des acquisitions de valeurs dans le courant de l’année, le chiffre des entrées du portefeuille s’éleva en 1854 à 164,128,961 francs 96 centimes. Le chiffre des sorties, par réalisation de valeurs, dans la même période, fut de 109,898 236 francs 22 centimes. En appliquant à ces mouvemens du portefeuille en 1854 les procédés d’analyse à l’aide desquels nous avons décomposé ceux de 1853, où arrive aux estimations suivantes. Le Crédit mobilier a dû opérer avec une somme d’environ 25 millions sur les valeurs dont les variations offrent des différences à recueillir, et il a dû engager quatre fois cette somme en acquisitions, et la dégager trois fois par des réalisations. Si l’on se reporte ensuite au compte de profits et pertes, on y voit les bénéfices et intérêts de placemens figurer pour 6,207,124 francs 84 centimes. En retranchant les intérêts, qui, à 5 pour 100, sur une somme de 57 millions ont dû produire environ 2,800,000 francs, il reste, comme bénéfice net des opérations engagées sur l’achat et la vente des valeurs, « en prévision des variations des cours, » 3,400,000 francs. Le dividende distribué aux actionnaires sur l’exercice 1854, en sus de l’intérêt à 5 pour 100, fut de 4,080,000 francs. Plus des quatre cinquièmes de ce dividende provenaient donc des bénéfices obtenus sur l’achat et la vente des valeurs.

En 1855, il semble y avoir une modification dans l’emploi des sommes que le Crédit mobilier avait jusque-là consacrées au commerce des valeurs. Les fonds employés en placemens fixes s’élevaient, au 31 décembre 1855, à 101,178,739 fr. 64 cent. Si l’on déduit de