l’étude et toute l’attention dont je suis capable, je ne puis recommander la proposition que j’ai à faire en vous donnant l’espérance qu’elle atténuera effectivement et immédiatement la détresse commerciale. J’admets la réalité de cette détresse, je déplore les souffrances qu’elle cause, je sympathise avec les classes condamnées à de si dures privations ; mais je ne saurais attribuer la détresse, autant du moins que le supposent quelques personnes, à l’influence des lois sur les grains… Elle tient, selon moi, à d’autres causes qui suffisent à l’expliquer. » Il apporta la même sincérité dans la discussion, dans l’appréciation de la valeur pratique de ses mesures, évidemment perplexe, quoique décidé, et très combattu dans son âme entre son ardent désir d’améliorer le sort des classes ouvrières et les ménagemens qu’il voulait garder, non-seulement par prudence parlementaire, mais par justice et nécessité permanente, envers la propriété foncière et l’agriculture nationale. « Il est impossible, dit-il, de ne pas sentir que ceux qui demandent la complète abolition des lois sur les céréales peuvent faire appel à des argumens qui leur donnent de grands avantages ; ils peuvent se récrier contre une taxe sur le pain, sur la nourriture du peuple ; ils peuvent dire que cette taxe est établie pour la protection ou au profit d’une classe particulière… Je persiste pourtant dans l’opinion qu’il est de la plus grande importance, pour les intérêts de ce pays, qu’en fait de subsistances vous y demeuriez, autant que cela se peut, indépendans des secours étrangers. Je ne veux pas dire absolument indépendans, ce qui est impossible ; rien ne serait plus nuisible que de faire naître par les lois cette impression qu’on veut rendre ce pays absolument indépendant de tout secours étranger ; ce que je dis, c’est qu’il importe infiniment, dans un pays où le blé est la principale nourriture du laboureur, que si nous avons recours à des blés étrangers, ce soit uniquement pour combler un déficit accidentel, non pour en tirer le fond permanent de notre subsistance Les droits que je propose sont à coup sûr un abaissement considérable de la protection jusqu’ici accordée au cultivateur indigène, et pourtant, s’il y regarde bien, il verra qu’il peut supporter cette réduction et qu’il est encore efficacement protégé Je n’entends protéger spécialement aucune classe ; la protection ne peut être soutenue d’après ce principe ; elle doit être d’accord avec le bien général de toutes les classes du pays. Je ne me croirais pas l’ami des agriculteurs, si je demandais pour eux une protection dans l’unique dessein de maintenir leurs revenus Je désavoue expressément toute intention semblable. Je crois et mes collègues croient qu’il importe infiniment à notre pays, à toutes les classes de la société dans notre pays, que la principale source de leur alimentation réside dans l’agriculture nationale, et nous croyons
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