DE
L'AUTONOMIE GRECQUE
Un grand et beau travail dont nous avons plusieurs fois entretenu nos lecteurs est aujourd’hui terminé. Arrivé à la fin de son Histoire de la Grèce[1], M. Grote a peine à contenir un sentiment de tristesse et de découragement ; Gibbon avait éprouvé la même impression en écrivant les dernières lignes de la Décadence et de la Chute de l’Empire romain. En effet, pour un homme d’étude qui a passé une partie de sa vie sur un sujet de prédilection, l’abandonner, même pour le produire devant le public, c’est rompre une habitude chérie ; il éprouve une émotion qui, doit ressembler un peu à celle d’un père qui se sépare de sa fille pour la marier. Tout cela, M. Grote l’a ressenti, je pense, mais avec une douleur de plus. Épris de la Grèce libre et florissante, il lui faut aujourd’hui raconter ses défaites et son avilissement. Ces républiques modèles, qui ont donné de si mémorables exemples de courage, de magnanimité, et qui plus est,
- ↑ Le douzième volume de l’Histoire de la Grèce a paru à Londres il y a environ deux mois. Voyez, sur l’ouvrage de M. Grote, la Revue du 1er avril 1847, 1er août 1848,1er juin 1849, 15 mai 1850,15 mai 1852.