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DE
L’ALIMENTATION PUBLIQUE

LA VITICULTURE ET LA MALADIE DE LA VIGNE.



La maladie singulière qui, depuis 1846, sévit sur les vignobles des diverses contrées du globe, sera certainement comptée comme une des crises les plus graves qu’ait traversées l’agriculture au xixe siècle. De 1846 à 1855, cette maladie se développe avec une intensité redoutable ; elle prend les proportions d’un véritable désastre, excite les vives préoccupations des viticulteurs français, et amène la ruine de quelques-uns. En 1855, le mal semble s’arrêter, et un moment on le croit disparu. En 1856 cependant, la fatale invasion est de nouveau signalée sur plusieurs points de la France. L’oïdium reparaît, dès le 20 avril, dans toute l’étendue des départemens de l’Hérault et de l’Aude. On constate sa présence, quelques jours après, dans les Bouches-du-Rhône. La maladie toutefois n’atteint qu’un petit nombre de cépages, et l’Orléanais, l’Anjou, la Côte-d’Or, les Charentes, la Champagne, épargnés sous ce rapport, auront moins à souffrir des atteintes du redoutable parasite que des fâcheux effets des gelées et de la coulure.

Existe-t-il un moyen de combattre efficacement les progrès de la maladie du raisin ? Et si ce moyen existe, quels résultats peut-on en attendre ? Telle est la question qui se reproduit aujourd’hui avec une opportunité nouvelle, et que nous voulons examiner ici ; mais, pour en bien poser les termes, peut-être convient-il de remonter à l’origine de la maladie même. Il faut montrer dans quelle mesure son ac -