suffisant employé à l’acquisition ou à l’exploitation de la terre et aux améliorations de la culture, tend à se mettre en harmonie avec les exigences de la société moderne :
- Et quod nunc ratio est, impetus antè fuit.
Pourquoi le nombre des parcelles ne s’accroît-il pas ? Pourquoi même semble-t-il entrer dans une voie rétrograde ? C’est qu’en même temps que la facilité des communications, augmentant avec l’importance des marchés, permet à la propriété divisée de recueillir d’heureux fruits, deux forces nouvelles et non moins énergiques se développent en sens contraire : elles favorisent l’agglomération de la propriété en prêtant leur appui à une tendance spontanée que la loi de la division des héritages parvient seule à contrebalancer. Ces deux forces sont la puissance mécanique et l’accroissement du capital.
La puissance mécanique a transformé l’industrie ; elle a partout fait obtenir un plus grand résultat avec une moindre dépense de forces ; elle a de plus en plus affranchi l’homme du travail de la brute pour lui assigner un labeur plus conforme aux besoins de son esprit ; elle a fait du progrès matériel l’instrument de l’élévation morale. Les moyens d’occupation n’ont pas fait défaut à l’ouvrier, comme on affectait de le craindre ; les métiers divers manquent de bras, et le salaire s’élève, parce que de plus en plus l’intelligence féconde le produit de l’application humaine. Si la machine s’est substituée en partie à l’œuvre des bras, elle a ouvert la voie à l’œuvre de la pensée, et multiplié les travaux où l’esprit marche avec la main.
Quelque chose d’analogue, et non pas d’identique car la nature des choses présente des différences saillantes, est à la veille de s’accomplir dans l’agriculture. La production agricole augmente, et les bras diminuent ; la culture intensive demande plus de dépense de forces, et la masse de celles qui s’emploient aux champs est au moins stationnaire. Qui pourra combler la lacune et rétablir l’équilibre ? La mécanique agricole.
La mécanique agricole a déjà réalisé de grandes choses en Angleterre ; elle commence petit à petit à rencontrer chez nous une application utile sous des formes aussi variées que les besoins agricoles mêmes. La vapeur ne se borne plus à filer, à tisser, à broder, à imprimer, à travailler le bois, à raboter, à forer, à percer, à scier le fer comme le bois lui-même, à pousser des villes flottantes sur l’océan et des convois de milliers d’hommes qui se croisent en tout sens, entraînés comme par le cheval de l’Apocalypse, sur deux bandes de fer attachées au sol ; elle bat le grain et le change en farine ; elle