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Page:Revue des Deux Mondes - 1857 - tome 12.djvu/926

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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




14 décembre 1857.

L’hiver, qui s’avance à pas lents et comme à regret, va-t-il faire renaître dans la vie des peuples et dans les relations des gouvernemens une certaine activité propre à la saison ? Verra-t-il se dénouer les questions pendantes devant l’opinion européenne, ou surgir des conflits imprévus ? Il semble, au moment où nous sommes, que les affaires de la diplomatie s’effacent un peu. C’est à peine si l’on remarque que lord Stratford de Redcliffe quitte pour quelques mois Constantinople, parce que l’absence du hautain ministre britannique n’a plus aujourd’hui la signification et la portée qu’elle aurait pu avoir en d’autres instans. Les discussions relatives aux principautés dorment et ne se réveilleront que dans le congrès. La diète de Francfort retient sous sa lente et méthodique juridiction les querelles de l’Allemagne et du Danemark au sujet des duchés. En compensation, les questions intérieures passent au premier rang, et quelques-unes s’engagent ou se débattent avec feu là où la lutte des opinions est l’essence même du régime politique. Les parlemens, les corps législatifs s’ouvrent ou vont s’ouvrir. Le Piémont, remis de sa récente agitation électorale, voit en ce moment même se réunir les chambres où va se dessiner avec plus de netteté l’attitude respective du gouvernement et des partis. La Belgique était hier encore dans une crise semblable, et le nouveau ministère est à la veille de se présenter aux chambres affermi par ce scrutin qui recompose une majorité libérale. En Suisse, l’assemblée fédérale se réunissait tout récemment. On sait d’un autre côté que le corps législatif de France a eu, il y a quelques jours, une courte session pour vérifier les pouvoirs des députés nommés dans les dernières élections. Le seul incident particulier de cette opération est le refus de serment de deux des élus de Paris. Les autres députés considérés comme appartenant aux opinions démocratiques ont prêté leur serment et ont pris séance. En Angleterre enfin, dans ce pays des grands débats publics, la session vient de s’ouvrir, et elle a été inaugurée par un discours de la reine