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sont compris entre le 21e et le 25e degré de latitude nord. Le ver et le mûrier qui le nourrit sont tous deux d’une espèce particulière à l’Inde, et il faut voir là peut-être la cause de l’infériorité des soies de l’Inde comparées aux soies de la Chine et de l’Italie. Ces dernières en effet sont indistinctement produites par le bombyx mori, qui se nourrit sur le mûrier blanc, dont diffèrent le ver et le mûrier de l’Inde. Après le renouvellement de la charte de 1834, en exécution des modifications introduites dans la constitution de la compagnie, les filatures du gouvernement furent mises aux enchères, et cette industrie abandonnée aux efforts des particuliers. Les résultats n’ont pas tenu tout ce que les réformateurs faisaient espérer. Ainsi les documens officiels élèvent à 1 million de livres la quantité de soie exportée de Calcutta en moyenne annuelle, de 1827 à 1830. Ce chiffre est resté à peu près stationnaire, et, après être monté à 1,710,347 en 1851-1852, il est descendu à 1,238,458 en 1854-1855.

Nous ne pouvons terminer ces détails sur les divers produits de la terre indienne qui entrent dans le commerce européen sans dire quelques mots des riz, article d’exportation qui a pris un grand développement, autant par suite des récoltes insuffisantes de l’Europe pendant ces dernières années que par suite des grands et glorieux événemens dont l’Orient a été le théâtre. Trois espèces de riz sont cultivées dans le Bengale et les provinces nord-ouest, les riz blancs, les riz balam et mooghy. Ces derniers servent à approvisionner les îles de Maurice et de la Réunion, les détroits et la Chine; les riz blancs s’exportent presque exclusivement pour l’Europe. Ces derniers sont cultivés dans les districts de Midnapour, Berhampour, Hoogly, voisins de Calcutta; les semailles sont faites en juin, et les riz nouveaux paraissent sur le marché de Calcutta vers le milieu de décembre. Le riz balam, cultivé presque dans les mêmes districts que le riz blanc, est toujours en quantité considérable sur le marché de Calcutta. Il n’en est pas ainsi du riz mooghy, qui se tire des hauts pays, et qui ne peut quitter le lieu de production que quand la saison des pluies a rendu les rivières navigables[1].

Nous n’abuserons pas davantage de la patience du lecteur en pro-

  1. Le tableau suivant, emprunté aux documens officiels, donnera une idée de l’extension prise par le commerce des riz sur le marché du Bengale. ¬¬¬
    Années Quantité Valeur
    1850-51 3,141,022 maunds. 8,549,845 roupies.
    1851-52 3,091,562 3,538,136
    1852-53 3,243,440 3,719,043
    1853-54 4,380,903 5,183,840
    1854-55 5,273,968 5,674,556