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de 60 roupies. La paie est un peu plus élevée dans la cavalerie. La compagnie des Indes ne fournit rien autre chose à ses soldats que leur paie et des huttes dans les cantonnemens. Le cipaye avec sa solde doit pourvoir à sa nourriture et à son entretien, savoir : renouveler de deux années l’une son habit et son pantalon de drap, payer ses cols, souliers, tenue, blanche, etc. L’habit est livré aux soldats au prix de 3 roupies 4 anas, et le pantalon au prix de 3 roupies 2 anas. La dépense d’un équipement d’infanterie complet est évaluée de 15 à 16 roupies. L’on ne saurait apprécier exactement les dépenses que sa tenue coûte à un soldat, cela dépend du plus ou moins d’économie du sujet. Cependant plusieurs officiers nous ont affirmé qu’en prenant une roupie par mois pour base de calcul, on aurait une moyenne presque exacte. La nourriture d’un Hindou coûte environ 3 roupies par mois ; le soldat natif, après avoir défraye les dépenses de son entretien et de sa nourriture, peut donc économiser ou envoyer à sa famille, ce qu’il fait le plus généralement, à peu près 36 roupies par an. Pour les musulmans, moins sobres et moins économes que les Hindous, la chose est différente, et non-seulement les soldats qui professent l’islamisme ne font pas d’économies, mais encore la plupart sont endettés. En campagne, le gouvernement est tenu de livrer l’otta (farine de blé) aux cipayes au prix de une roupie par quinze seers[1]. La perte, s’il y en a, est supportée par le trésor public. Nous ajouterons que les cipayes peuvent envoyer sans frais leurs économies à leurs familles, au moyen de bons tirés par le capitaine de la compagnie sur la caisse de la station où résident les parens du militaire.

Le soldat natif une fois engagé doit servir trois ans ; au bout de cette période, il est libre de rentrer dans ses foyers. Il n’existe pas de temps réglementaire pour que le soldat puisse être admis au bénéfice de la pension de retraite, mais il ne peut l’obtenir qu’après avoir passé quinze ans dans les rangs, et lorsqu’il a été déclaré impropre au service par un conseil de santé. Les pensions allouées aux soldats, sous-officiers et officiers natifs sont les suivantes : cipaye 4 roupies par mois, naïck 7, havildar 9, jemmadar 13, subadar 25, subadar-major 90. Les pensionnaires sont tenus de résider dans certains districts, et touchent leurs pensions à la caisse du paymaster. Le Bengale est divisé en cinq districts de pensionnaires, savoir : ceux de Barrackpore, Bénarès, Dinapore, Oude, Punjab. En 1844, 22,381 soldats et 1,730 familles touchaient des pensions militaires du gouvernement du Bengale.

L’avancement dans les régimens natifs dépend entièrement du

  1. Le seev équivaut à 2 livres anglaises.