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L’AGRICULTURE
ET
LA VIE RURALE EN ITALIE



On a beaucoup voyagé au-delà des Alpes, on a encore plus écrit sur la population, les villes et les monumens de l’Italie; mais on s’est assez peu occupé du parti que les Italiens tiraient de leur campagne, de leur climat si vanté. Cependant l’Italie peut fournir plus d’un enseignement utile à notre culture. Les questions agricoles ont acquis en France une importance de plus en plus considérable. La classe rurale, améliorée par l’instruction, y trouve un attrait naturel. Les ouvriers des villes, pour qui la dépense alimentaire est une question d’être ou de n’être pas, portent à l’agriculture une sollicitude pleine d’anxiétés. Les classes élevées, dont la fortune est généralement territoriale, quittent peu à peu leur rôle de propriétaires honoraires. Enfin il n’est pas jusqu’aux possesseurs de valeurs mobilières qui n’aient appris par l’excès des calamités combien les mauvaises récoltes et la détresse agricole sont désastreuses pour la conservation et la paisible jouissance de leurs rentes. C’est à un public assez nombreux, on le voit, que peuvent s’adresser quelques aperçus, quelques souvenirs sur une terre justement célèbre, et où l’agriculture offre le singulier contraste des perfectionnemens les plus remarquables et des procédés les plus primitifs.

La péninsule italienne, y compris la Sicile, n’est en quelque sorte qu’une ramification des Alpes, qu’un soulèvement secondaire normal au soulèvement général qui parcourt l’Europe du sud-ouest au nord-est. Cette ramification, la seule qui soit étroitement resserrée entre deux mers, est volcanique par excellence; aussi abonde-t-elle