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DES
CONTROVERSES RELIGIEUSES
EN ANGLETERRE

TROISIEME PARTIE[1]
F. NEWMAN. — J. MARTINEAU. — W. GREG. — L’ALLIANCE EVANGELIQUE.



I.

On s’accorde généralement pour attribuer à Coleridge une grande influence sur les doctrines religieuses de l’Angleterre actuelle. Ce n’est pas qu’on puisse dire qu’il existe une secte ou même une école qui le reconnaisse pour son maître : la difficulté qu’il y aurait à traduire ses idées sous une forme systématique, malgré les travaux du docteur Marsh, ne permet guère à personne de se dire son disciple, et ceux qui lui doivent le plus ont été plutôt inspirés que dirigés par lui ; son esprit les a pénétrés plus que ses leçons ne les ont convaincus. Coleridge occupe une place élevée parmi ceux qu’on est convenu d’appeler des penseurs ; mais il a laissé des réflexions plutôt que des principes, des vues plutôt que des doctrines, et l’on conçoit que ceux à qui son exemple a le mieux profité, ceux qui, en le lisant ou en l’écoutant, ont le plus appris à méditer sur une foule de choses auxquelles sans lui ils n’auraient jamais pensé, aient pu, suivant le penchant de leur intelligence ou le cours de leurs idées, arriver à des conséquences fort différentes de ses opinions, et finir

  1. Voyez dans la Revue des Deux Mondes du 15 septembre, et du 1er octobre 1856, les deux premières parties des Controverses religieuses en Angleterre.