Le temps était venu où la confédération mahratte, après avoir grandi sur les ruines de l’empire mogol, allait se fondre à son tour, se fractionner en petits états indépendans les uns des autres et asservis par l’Angleterre[1]. Les premières années du XIXe siècle devaient amener cette crise suprême, dont l’habile administration du marquis de Wellesley hâta le dénoûment. Épouvanté par les succès de Djeswant-Rao-Holkar, qu’il n’avait pas prévus, et craignant pardessus tout de tomber entre les mains du vainqueur, le peshwa Badji-Rao s’était mis à fuir de forteresse en forteresse. Lui, qui avait eu recours tant de fois à la trahison, il tremblait d’être livré à son ennemi; ce fut pour se soustraire à ce péril, dont la pensée l’obsédait jour et nuit, qu’il se fit conduire sur un navire anglais dans l’île de Bombay. En plaçant ainsi lâchement sa propre personne sous la protection des Anglais, dont il avait lui-même combattu les empiétemens avec énergie dans des temps plus heureux,
- ↑ Voyez la Revue du 15 août, du 1er novembre 1858, et du 15 janvier 1859.