Page:Revue des Deux Mondes - 1859 - tome 21.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L’ÉCHELLE MOBILE
ET
LE COMMERCE DES CEREALES

Enquête par-devant le conseil d’état sur la révision de la législation des céréales, 3 vol. in-4o.



Jusqu’au moment où les affaires d’Italie ont pris tout d’un coup un aspect si émouvant, la question de l’échelle mobile appliquée au commerce des grains était peut-être celle qui occupait le plus les esprits. On la discutait dans presque toutes les sociétés d’agriculture et dans la plupart des comices. La Société centrale de Paris la traitait avec la maturité qui lui est propre et le profond savoir qui distingue la plupart de ses membres[1]. Le conseil d’état, qui en avait été saisi par le gouvernement, avait ouvert une enquête dans laquelle beaucoup de notabilités de l’agriculture et du commerce, ainsi que des hommes qui avaient laissé les plus honorables souvenirs dans l’administration du pays, étaient venus apporter le tribut de leurs lumières et de leur expérience. A la suite de cette enquête, le conseil d’état allait délibérer, et un projet de loi ne pouvait tarder d’être apporté au corps législatif. Du choc de toutes les opinions qui se sont produites ainsi est résultée une clarté assez vive, ce nous semble, pour tout esprit non prévenu, et l’imminence des grands événemens dont la péninsule italienne semble devoir être le théâtre n’est pas une raison suffisante pour qu’on ensevelisse dans l’oubli désormais cette intéressante question.

  1. Dans sa séance du 26 avril, cette société s’est prononcée, à la majorité de 24 voix contre 12, contre le principe de l’échelle mobile.