Page:Revue des Deux Mondes - 1859 - tome 21.djvu/361

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

unique, secondé par des subordonnés qui se partagent les diverses branches de l’éducation. À la même époque, les sexes furent séparés : il y a aujourd’hui six écoles de garçons et six écoles de filles. Dans six autres écoles, on reçoit des élèves des deux sexes, mais qui suivent des cours séparés. En parcourant les programmes des écoles de grammaire, on admire qu’une instruction élémentaire aussi complète soit distribuée gratuitement : on ne s’en est pourtant pas tenu là ; les hautes écoles de Boston comblent, on peut le dire, la mesure de la libéralité. Les unes préparent les adultes aux carrières commerciales et industrielles, les autres leur facilitent, par des études préparatoires, l’entrée des collèges ou universités.

Parmi les hautes écoles de Boston, il faut citer d’abord l’english high school, instituée en 1821 : tous ceux qui veulent suivre des professions non libérales, et ambitionnent de n’y pas rester aux derniers rangs, complètent leur éducation dans cet établissement. La haute école anglaise comptait 220 élèves en 1857 ; les cours comprennent trois années consécutives et une année supplémentaire. Les études y embrassent les complémens ordinaires d’une éducation commune, d’où sont pourtant exclus les langues anciennes, notamment la littérature, les élémens de la philosophie, l’étude des langues modernes et de quelques sciences[1]. L’école latine (latin school) est une autre école supérieure de Boston : elle fut établie dès 1634, quatre années seulement après la fondation de la capitale du Massachusetts : on lit dans les documens relatifs à la création de cet établissement qu’il fut organisé « afin de former des hommes qui par leur connaissance des langues anciennes pussent approfondir les saintes Écritures et discerner le sens précis de l’original. » L’école latine n’a pas conservé le caractère théologique que lui assignaient ses fondateurs, elle est devenue une école préparatoire aux universités ; les programmes embrassent six années d’études et comprennent le latin, le grec, l’anglais, le français, le dessin. En 1857, elle comptait 176 élèves, dont 56 seulement avaient plus de quinze ans.

Les filles ont aussi à Boston leur école supérieure (girl’s high and normal school) : cette institution est assez récente, c’est un des fruits du mouvement entrepris dans la Nouvelle-Angleterre pour

  1. La première année, l’élève de la haute école, sorti des classes supérieures des écoles de grammaire, suit des cours analogues à ceux de ces classes, mais apprend de plus les élémens d’algèbre et le français. Pour la seconde année, la géométrie de Legendre, la rhétorique de Blair, la trigonométrie, les calculs astronomiques relatifs à la navigation entrent dans le programme des études, qui embrasse aussi la constitution des États-Unis ! L’année suivante, voici l’énoncé des matières enseignées : astronomie élémentaire, philosophie naturelle, philosophie morale, économie politique, littérature anglaise, géographie physique. La quatrième année enfin, qui forme une année supplémentaire, comprend la philosophie, la logique, l’espagnol, la géologie, la chimie, la mécanique, les élémens de l’art de l’ingénieur, plusieurs parties des mathématiques.