propriétés immobilières de l’église. Le cabinet de Madrid se propose de présenter
aux cortès, qui vont s’ouvrir bientôt, une loi destinée à assurer l’exécution
de cette convention. La somme affectée au clergé dans le budget sera
portée de 170 millions de réaux à 200 millions. D’un autre côté, on calcule
que le produit de la vente des propriétés religieuses pourra s’élever, au profit
de l’état, à 4 milliards de réaux. Le mérite essentiel de cette solution est d’en
finir avec des difficultés et des luttes incessantes entre le pouvoir religieux
et l’état. La convention qui vient d’être signée, outre ses résultats économiques,
peut avoir aussi de sérieuses conséquences politiques. Jusqu’ici en
effet, le désamortissement était un des embarras, une des causes de division
du parti modéré espagnol. Le parti modéré ne pouvait sans doute méconnaître
l’opportunité, l’efficacité de cette mesure dans la situation de l’Espagne,
et il adhérait au principe ; mais dans la pratique il hésitait, ne voulant
point avec raison recourir aux procédés révolutionnaires, et se rejetant
dans l’inaction faute d’une entente avec Rome. De là des divisions au sein
du parti conservateur. La cause a disparu maintenant, le saint-siége a cédé,
et le parti modéré espagnol ne peut être plus papiste que le pape, bien que
le fait ne fût pas cependant nouveau. Les papistes peuvent exister en Espagne
comme partout ; le parti modéré espagnol n’est pas moins délivré d’une difficulté
sérieuse, et il y a aujourd’hui des rapprochemens possibles qui l’étaient
moins il y a quelque temps. M. Rios-Rosas a une grande part dans cette situation
nouvelle, et il est évidemment destiné à prendre une place importante
dans les combinaisons politiques qui peuvent en découler : on le sent,
si nous ne nous trompons, à Madrid, et les partis se préparent activement
aux travaux et aux luttes de la session prochaine des chambres.
Une étrange et vaste conspiration, découverte à Constantinople, vient de
nous rappeler que les complications européennes peuvent à tout moment
s’aggraver de complications orientales. Cette conspiration, où étaient entrés
tant de chefs militaires et religieux, n’était que la préparation d’une réaction
formidable du musulmanisme en Turquie contre les réformes imposées
par l’Occident. L’explosion a été prévenue cette fois, mais il faut reconnaître
que l’éternel malade de Stamboul vient de ressentir une crise qui
n’est point celle du salut, et qui ne doit pas rendre la sécurité à ses jaloux
médecins occidentaux. e. forcade.
Il n’est rien de si rare qu’un livre sur l’Italie où l’on se préoccupe un peu plus des hommes que des monumens et des paysages. Quand on rencontre un de ces récits de voyage où l’auteur se dégage de la vieille tradition, c’est