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Page:Revue des Deux Mondes - 1859 - tome 24.djvu/866

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LA
PEINTURE RELIGIEUSE
EN FRANCE

M. HIPPOLYTE FLANDRIN.



Parmi les talens issus de ce mouvement de réaction que suscitèrent, presque au lendemain du succès, les abus de pouvoir et les entraînemens de l’école romantique, parmi les peintres dont les débuts remontent à un quart de siècle environ, M. Hippolyte Flandrin est celui qui a le mieux tenu ses promesses, le plus exactement marqué sa place et défini sa foi. Artiste fécond et patient tout ensemble, facilement inspiré et difficile envers lui-même, il doit la réputation dont il jouit à la constance de ses efforts, à des études opiniâtrement poursuivies, autant qu’aux privilèges de sa propre organisation. Continuateur à bien des égards de son maître sans pour cela s’en être fait l’imitateur servile, il a su concilier la fidélité scrupuleuse aux enseignemens reçus avec le respect du sentiment personnel. M. Flandrin, malgré ses longs succès et l’importance acquise aujourd’hui à ses travaux et à son nom, est resté, si l’on veut, l’élève de M. Ingres, en ce sens qu’il accuse son origine plus ouvertement qu’aucun de ses anciens condisciples ; mais sous ces dehors d’abnégation on a peu de peine à démêler les caractères d’un tempérament moral particulier. C’est ainsi que, dans l’ordre de