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Page:Revue des Deux Mondes - 1860 - tome 25.djvu/495

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jurisconsultes les plus éminens est sur ce point un précieux appui pour la cause libérale. Il dépend maintenant des hommes modérés et résolus qui croient qu’un élargissement des libertés de la presse est réclamé par l’intérêt public de mettre à profit ce puissant appui.

E. Forcade.



ESSAIS ET NOTICES.

DE QUELQUES ÉCRITS SUR LA PAPAUTÉ.
I. Pie IX et la France en 1849 et en 1859, par M. le comte de Montalembert. — II. La France, l’Empire et la Papauté, question de droit public, par M. Villemain. — III. La Politique et le Droit chrétien au point de vue de la question italienne, par M. Massimo d’Azeglio. — IV. Du Domaine temporel des Papes, par M. G. B. Giorgini.


Au milieu des agitations du temps où nous vivons, les événemens infligent parfois des anxiétés cruelles à tous les esprits sincères qui veulent garder leur fidélité à des intérêts également puissans, et qui ont la prétention de ne point subir l’inexorable fatalité de ces duels à outrance entre tous les droits, entre toutes les forces du monde moral et politique. Une question est née il y a un an, ou plutôt elle n’est pas née il y a un an, elle n’a fait que se réveiller avec une intensité nouvelle et ardente. Elle avait à peine éclaté ; que tout se précipitait vers la guerre avec un irrésistible emportement de logique, et la guerre en Italie, on le sentait bien, c’était le champ ouvert à tous les problèmes accumulés au sein de la péninsule, à tous les sentimens comprimés de nationalité, à tous les désirs de réforme intérieure, à toutes les luttes de principes et d’intérêts. La paix est venue à son tour, une paix aussi imprévue que la guerre elle-même ; mais si on peut toujours, au premier commandement, arrêter des armées disciplinées sur le champ de bataille qu’elles viennent de se disputer, et qui est encore teint de leur sang, on n’arrête pas aussi subitement un peuple dans son élan vers tout ce qu’il recherche et tout ce qu’il désire. On avait fait la paix entre la France et l’Autriche, on n’avait pas résolu le problème de la situation nouvelle de l’Italie, qui restait à demi armée, poursuivant en quelque sorte la guerre dans la paix, se prononçant pour des combinaisons nationales, se donnant des gouvernemens, et arrivant enfin à soulever la plus grave, la plus délicate des questions, celle de l’existence temporelle du saint-siège, par la séparation de la Romagne. C’est le spectacle que nous avons eu sous les yeux depuis six mois, et qui nous conduit aujourd’hui à une crise où sont engagés à la fois tous les intérêts catholiques et libéraux.