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L'AUTRICHE
DEPUIS
LE CONGRES DE PARIS



Au moment où la paix de Paris venait de clore la guerre de Crimée, l’Autriche, qui n’avait rempli qu’un rôle secondaire pendant l’action, pouvait retrouver dans l’organisation nouvelle de l’Orient l’occasion d’exercer largement son influence. Nous recherchions alors[1] dans quelle situation la crise commencée l’année précédente plaçait un pays forcé de concilier les plus lourdes charges avec les exigences impérieuses d’une politique traditionnelle. Les difficultés de cette situation, l’Autriche ne semble pas les avoir comprises. Bientôt des prétentions justifiables à certains égards, mais inopportunes et produites avec une raideur trop faite pour expliquer de justes susceptibilités, entraînèrent le gouvernement autrichien, de froideurs cachées en dissentimens publics, à une lutte ouverte contre la France. Dans la guerre d’Italie, l’Autriche, avec moins d’honneur encore pour ses armes, subit le sort de la Russie dans la campagne de Crimée : elle dut accepter la paix avec empressement. Le moment semble venu de rechercher quels pas cette puissance, anciennement et cruellement obérée, a faits depuis quatre ans dans une voie tout autre que celle du progrès.

Avant d’aborder l’examen des détails, on trouve dans le caractère général de la situation présente un premier sujet de graves réflexions.

  1. Voyez la Revue du 15 juillet 1855, les Finances de l’Autriche.