la moins coûteuse de l’administration communale et la répartition des territoires, etc. Malheureusement, avant que les travaux de ces commissions fussent achevés et connus, la presse, appelée tout naturellement à les contrôler et à les éclairer, retombait, après la retraite de M. de Hubner, sous le plus dur régime. Une ordonnance du ministre de l’intérieur, du ministre de la police et du commandant général de l’armée, en date du mois de novembre 1859, ajoute de nouvelles et plus sévères dispositions à la loi du 27 mai 1852. Aussi un journal de Vienne a-t-il pu dire « que désormais les sujets qui sont sur les lèvres de tous les habitans de l’empire ne pourront plus être abordés par la presse indépendante. »
Qu’est-il résulté toutefois de l’enquête provoquée par le ministre de l’intérieur ? A Vienne, la commission des hommes de confiance a terminé ses séances en adoptant la loi municipale de 1850, sauf deux modifications relatives au rétablissement de la publicité des délibérations du conseil municipal et à une nouvelle division des quartiers. Dans le Tyrol, on a revendiqué l’ancienne liberté provinciale avec une franchise de parole à laquelle l’archiduc gouverneur a rendu hommage ; certains comités de la Basse-Autriche ont même positivement réclamé l’introduction du système représentatif. Dans la Hongrie, dans la Transylvanie, à Pesth, à OEdenburg, à Hermanstadt, les commissions ont refusé tout concours, arguant de l’illégalité de leur mandat et déclinant une compétence qui appartenait à la diète seule. À Presbourg même, où l’influence autrichienne avait su créer un centre d’hostilité contre Pesth, les membres les plus influens de la commission et le bourgmestre se sont abstenus en revendiquant hautement les droits imprescriptibles de la nationalité hongroise. Il est vrai de dire que quelques-unes des commissions allemandes n’ont pas émis les vœux libéraux qu’on vient de mentionner : composées en grande partie de membres de la noblesse à qui le gouvernement avait assuré la prépondérance au détriment de la bourgeoisie, elles ont produit des mémoires tendant à une nouvelle consécration des droits féodaux. Là où la discussion devenait trop passionnée, où des propositions considérées comme séditieuses se faisaient jour, les présidens des commissions ont interdit le débat et quelquefois congédié l’assemblée avant la fin des travaux. On peut dire toutefois, malgré la divergence des conclusions et des conduites, que plusieurs points sont mis en lumière dans cette enquête. Toutes les commissions ont proposé d’accorder une plus grande influence aux localités, ont demandé pour les maires des pouvoirs étendus. Généralement on a réclamé non-seulement des conseils communaux, mais des représentations auprès des divisions politiques supérieures, au district et non au cercle, ou bien au cercle et non au district, mais