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75, 000 actions ; mais cette mesure ne cadrant pas avec une réduction dans les dépenses prévues, il a fallu pourvoir à la diminution de 15 millions du capital au moyen d’une participation pour 15 millions dans l’emprunt du crédit mobilier dont il a été parlé plus haut. La compagnie a emprunté en outre 5, 225, 000 florins pour de petites lignes rachetées, et elle est enfin sous le coup d’une forte dette flottante.

La compagnie du chemin de fer de la Theiss se trouve dans des conditions analogues ; constituée au capital de 40 millions de florins, elle a jugé à propos de retirer de la circulation 80, 000 actions sur 200, 000. Dans les 120, 000 restant, 50, 000 sont consignées dans les caisses de l’état, qui fait des avances. Au lieu et place des actions retirées, on a participé, pour 15 millions de florins, à l’emprunt en loterie du crédit mobilier. Enfin les actions ne sont libérées que sur le pied de 50 pour 100. Quand sera-t-il possible d’appeler le surplus du capital et par conséquent de terminer le réseau ?

La compagnie du chemin de fer de Pardubitz à Reichenberg a terminé son entreprise grâce à sa participation à l’emprunt du crédit mobilier ; elle a encore des dettes flottantes. La société des chemins de fer de la Galicie végète avec 75, 000 actions de 200 florins libérées de 10 à 30 pour 100. La compagnie du chemin d’Aussig à Tœplitz a achevé ses travaux ; mais elle vient de vendre son matériel à la société franco-autrichienne, qui se charge de lui fournir le sien selon les besoins. Quant au réseau de la Bohême, ligne de Pilsen, la concession a dû être annulée faute d’actionnaires. Il reste enfin à mentionner la compagnie de la navigation à vapeur du Danube, à laquelle l’état a garanti 7 1/2 pour 100 d’intérêt. Déjà on a dû recourir à cette garantie pour 1858 ; il en sera de même en 1859, et le gouvernement a nommé une commission pour améliorer l’avenir.

Sous l’empire de telles circonstances, les actions de la West-Bahn sont tombées à 14 pour 100 au-dessous du pair ; celles du chemin de Pardubitz perdent 32 pour 100, celles de la Galicie 28. Les actions de la Theiss-Bahn sont au pair, parce qu’il n’y en a pas sur le marché, ainsi qu’on l’a dit plus haut. Enfin les actions de la compagnie du Danube, malgré leur intérêt de 7 1/2 pour 100, se cotent à 445 flor., le pair en florins anciens étant de 500 ou 525 fl. nouveaux.

En présence, de pareils faits, de cette torpeur des grandes entreprises coïncidant avec le fâcheux état des finances, le programme ministériel du 21 août 1859 se trouve pleinement justifié, et le langage du manifeste officiel n’a rien de trop impératif. Certes la situation était sérieuse, grandes les difficultés, et il ne fallait rien moins