Un journal étranger m’ayant fait l’honneur, il y a plus d’un an, de me demander un travail sur la constitution de 1852, je refusai de faire ce travail en disant que je savais bien quelle liberté m’assurait l’extra-territorialité qui m’était offerte, mais que je sentais encore mieux quelles convenances elle m’imposait. Dans mon pays, je puis considérer avec plus ou moins de bonne humeur les institutions auxquelles j’obéis : au dehors, je me tiens pour obligé à respecter scrupuleusement ma cocarde nationale. « Ne me demandez pas de vous donner mon avis détaillé sur la constitution de 1852. Parlant chez vous, j’en dirais peut-être plus de bien que je n’en pense. J’aime mieux en parler en France. Je me sens moins gêné par la loi que par la bienséance. »
Je veux donc examiner ici avec impartialité la constitution de 1852 et rechercher surtout quelle est la part que cette constitution fait à la liberté de discussion.
Que j’aie le droit d’examiner la constitution, personne, je pense, ne le contestera. Là constitution de 1852 n’a pas décrété sa propre